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Viens boire un p'tit coup ... | ft. Phoebe

 :: Archives :: ARCHIVES SAISON 01 :: Archives générales
Mar 10 Juin - 23:54
Claqué, vanné et à bout, Damian n’en pouvait plus. Même si les petits morveux qu’il avait comme élèves ne valaient pas mieux que leurs abrutis de parents, ils n’étaient pas ce qui empêchait l’Incube de dormir. S’il en était arrivé là, cela aurait fait bien longtemps qu’il aurait attenté à sa propre vie, encore et encore ! Non, le problème, c’était certaines voix qui le hantaient de nouveau, et qu’il ne parvenait pas à négliger. Dès qu’il fermait les yeux, il les voyait, les entendait, les ressentait même, leur souffrance en particulier … Et cela lui était insupportable. Comment avait-il fait pour tenir aussi longtemps, alors qu’en ces instants il se demandait même comment il était en mesure d’aligner un pas devant l’autre sans tourner de l’œil.

Il vit son salut dans la pancarte d’un bar, dans lequel il se jeta quasiment à corps perdu. A peine arrivé, il prit le premier tabouret venu et s’avachi sur le bois lustré à outrance. « Whisky, un double. » - « Grosse journée ? » - « Vous n’imaginez même pas … » Non, personne ne pouvait imaginer, et il était quasiment sûr que personne ne le croirait. De toute façon, il s’en foutait de ce que les gens pensaient, ils étaient insignifiants, minables et éphémères. Alors à quoi bon se casser les oreilles en écoutant leurs jérémiades ?

Verre après verre, les voix dans sa tête devinrent des murmures puis un silence complet. Il ne restait plus que les bruits d’un bar tout à fait commun, et son état d’euphorie dans lequel il aurait pu se complaire des heures durant. C’est alors qu’il vit arriver une nouvelle cliente, autant pour lui que pour le bartender, à qui il offrit immédiatement une pinte de bière. Certes, il y avait toujours mieux comme alcool pour aborder une demoiselle en lui faisant cadeau d’une consommation, mais lui avait envie d’une bière, donc ce serait pareil pour l’autre aussi !

« Tenez, j’me suis dit que nous devions être plusieurs à avoir eu une grosse journée ! »

Un petit sourire, quelques gorgées descendues, un petit silence, et il rajouta « Damian, enchanté ! », sur un ton mi-charmeur mi-bourré, tout sauf convainquant et pourtant si sincère !
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Mer 11 Juin - 1:07

damian ҩ phoebe


« Now life has killed the dream. I dreamed... »
Vous avez déjà passé une journée si merdique que vous avez envie de tout laisser en plan et de partir aussi loin que possible ? Non, je ne parle pas de ces jours où vous tombez comme par hasard sur le voisin qui vous racontera sa vie pendant deux heures jusqu'à ce qu'enfin il se rende compte qu'il a quelque chose à faire de sa journée, ni même de votre patron qui semble vouloir être payé à rien foutre et qui n'est par conséquent jamais là lorsque vous avez besoin de lui, ni du coup classique de la voiture qui tombe en panne d'essence pile au moment où vous êtes en retard. Je parle de ces jours où tout va mal, de A à Z, comme si cette journée était prédestinée à devenir votre pire cauchemar. Et lorsqu'enfin cette maudite journée semble être sur le point de vous donner un peu de répit... ne vous y fiez pas, ce n'est qu'une amélioration temporaire pour sombrer de nouveau dans les emmerdes.
Quoi qu'il en soit, ravie de voir enfin cette foutue journée se finir, j'avais fais un petit détour par le bar, considérant qu'un café noir et bien fort ne serait pas du luxe. A bien y repenser, j'avais sans doute tendu le bâton pour me faire battre, après tout, ce n'est pas pour rien que j'évite ce genre d'endroit en règle générale... Sauf lors de ces rares soirées où le patron décide de mettre un peu d'ambiance et où je m'arrange le plus souvent pour être conviée à chanter, c'est toujours mieux que rien après tout !
Comme l'on pouvait s'y attendre, une bande plutôt impressionnante de pauvre types mal dans leur peau, alcooliques à souhait, et de toute évidence pas très fréquentable étaient venu peupler l'endroit. Pathétique. Ils étaient tout bonnement pathétique. Comme si se saouler allait régler leurs soucis. Absolument pas ! Ce n'était qu'une illusion, un moyen pitoyable d'oublier l'espace d'une soirée ses soucis. C'était de la lâcheté, purement et simplement. Parce qu'oublier est plus simple. Parce que fuir est moins risqué. Et pourtant demain matin, ces pauvres idiots se réveilleront avec l'impression d'avoir la tête dans un étau, et souffriront deux fois plus que la veille lorsqu'ils étaient encore sobre ( enfin si tenté qu'ils l'aient été... ).
Faisant l'impasse sur les commentaires aussi ignobles que dégoûtants de certains de cette vermine, je rejoignis le comptoir, bien qu'un peu hésitante. Finalement, j'aurais peut-être dû faire demi tour, rentrer aussi sec chez moi et me faire un bon Green Juice qui m'aurait consolée de cette journée tout aussi voire plus sûrement que le café que j'avais prévu de m'acheter ici. Mon hésitation m'avait fait trop attendre, et avant même que j'eus commandé quoi que soit, le serveur déposa devant moi une pinte de bière. De toute évidence, il y avait erreur sur la personne... !
-Oh excusez moi, je n'ai pas...
-Tenez, j’me suis dit que nous devions être plusieurs à avoir eu une grosse journée !
...commandé ça... finis-je intérieurement avant de regarder qui était à l'origine de ce verre que j'avais toutes les raisons du monde de refuser. Le numéro un dans ma liste étant que je ne bois pas d'alcool.
Je détaillais le jeune homme durant quelques instants, ne répondant pas. Habillé plutôt classe, une bonne tête, peut-être un peu du genre fils à papa... de toute évidence le fils rebelle qui traîne dans les endroits à éviter et qui se bourre la gueule juste pour emmerder le paternel... Quoi qu'à première vu, il semblait tout de même plus vieux que moi, alors sincèrement si c'est ça... il a vraiment du soucis à se faire !
-Damian, enchanté !
J'avais alors deux options. La première, jouer le jeu, me présenter, en gros, prendre un risque parfaitement inutile juste pour le plaisir de pouvoir casser la gueule de quelqu'un aujourd'hui ( autant dire que ça me ferait un bien fout ! ). La seconde, être franche dès le départ, et advienne que pourra. Soupirant, j'optais pour la seconde proposition.
-Je ne suis pas intéressée, allez dépenser votre salive... et accessoirement, votre fric, pour une que ça intéressera.
Puis, repoussant le verre, j'ajoutais.
-Et loupé, je ne bois pas d'alcool.
Finalement, c'était peut-être pour ça que j'étais venue ici... dans l'espoir d'avoir quelqu'un sur qui me défouler... C'est ça ou je suis encore plus maso que je ne le pensais !
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Mer 11 Juin - 21:30
Au regard qu’elle venait de lui jeter, Damian su qu’il n’avait pas parié sur la bonne pouliche … Si on pouvait parier sur ce genre de … Trucs. Certes, elle n’était pas moche, loin de là même, mais il lui manquait un truc, un petit quelque chose sur lequel il n’arrivait pas à mettre le doigt, jusqu’à ce qu’elle se décide à faire sa jeune vierge effarouchée. Du tact, cette gourde manquait cruellement de tact, et aussi de bonnes manières. Il y avait mille façons de refuser une consommation, et elle avait choisi une des plus dures. Certes, elle aurait aussi pu lui mettre un poing dans la gueule, mais au lieu de frapper le physique, elle avait préféré attenter à l’égo de l’incube … Une très mauvaise idée en passant !

Aussitôt, la réplique de la demoiselle fit son petit tour dans l’esprit de Damian, qui percuta assez vite. Cela lui rappela rapidement un roman à l’eau de rose, dans lequel s’y développait une histoire d’amour impossible, chiante à mourir et parfaitement insupportable ! Enfin, entre le vampire qui se transformait en boule disco aux premières lueurs du jour et la greluche qui se la jouait « Je suis forte et indépendante ! », le tableau tout simplement burlesque était parfait ! C’était ça, cette fille se prenait pour une Bella Swan version Beacon Hills … Et il allait vomir ! Nan, pas à cause du cliché – quoique – mais plutôt de l’alcool qui lui montait un peu trop vite à la tête, ou de la contrariété qui était en train de lui refiler un bon reflux gastrique ! Se retenant comme il le pu, il parvint à déglutir, ravaler sa salive et contenir son dégoût, le tout ressemblant à une gorgée un peu trop chargée en alcool.

Une fois le reflux et l’alcool bien descendus dans son estomac, il ne pu se retenir d’émettre un petit rire, aussi nerveux qu’amusé « Vous êtes une marrante vous ! Vous venez dans un bar, prenez une petite menthe à l’eau en envoyant chier tous ceux qui font preuve d’un peu de galanterie à votre égard … Même si sincèrement, vous avez pété votre capital charisme en moins de deux là, j’peux vous assurer que personne ne sera tenté de vous offrir un truc après une réplique aussi féminine que dire "J'vais pisser" … » Même si avec ta dégaine et ton air de sainte nitouche prude et fière de l’être, tu risques plutôt d’attirer tous les pervers du coin à la sortie, et tu l’auras bien mérité si tu te fais tirer sans ton accord au coin d’une rue par un parfait inconnu ayant son âge en nombre de MST !

Il bu une autre gorgée et termina son petit monologue « Bref, jouissez de votre petite victoire à la guéguerre contre le machisme que vous semblez mener avec ferveur, ça me fera une bière de plus à descendre, ce qui ne sera pas plus mal … Va falloir que j’oublie le peu de féminité dans vos dires, et il me faudra bien ça pour passer à autre chose vu la déception que vous devez inspirer à pas mal de monde ! » Il aligna un nouveau billet sur la table de bar, se saisit de la chope et lança au barman « Payez lui quand même sa menthe à l’eau ou je sais pas quoi de ma part, peut être qu’avec ça elle comprendra qu’il n’y a pas que des pervers machistes dans ce monde, tout comme j’espère qu’elle n’est pas représentative de la majorité des femmes dans ce patelin, sinon j’ai plus qu’à me couper les couilles ou devenir radin tiens ! »

Si, il venait bien de lâcher une telle bombe pleine de gros mots à une femme pure, chaste, forte et indépendante ! Ben ça lui ferait les pieds tiens ! Et il se dépêcha de s’asseoir à une table, dans son coin, pour jouer un peu avec une paille et son verre de bière qu’il n’avait même plus envie de descendre.
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Mer 11 Juin - 22:05

damian ҩ phoebe


« Now life has killed the dream. I dreamed... »
Et tandis que je pensais avoir réglé le soucis vite fait bien fait, ce parfait inconnu revint à la charge. Si il voulait jouer à ce petit jeu avec moi, il n'allait certainement pas gagner... Je n'allais tout de même pas laisser un pauvre type complètement saoul me dicter ma conduite ou me faire des reproches, et puis quoi encore ?!
-Vous êtes une marrante vous ! Vous venez dans un bar, prenez une petite menthe à l’eau en envoyant chier tous ceux qui font preuve d’un peu de galanterie à votre égard … Même si sincèrement, vous avez pété votre capital charisme en moins de deux là, j’peux vous assurer que personne ne sera tenté de vous offrir un truc après une réplique aussi féminine que dire "J'vais pisser" …
De toute évidence, il était le genre de gars habitué à tomber sur de pauvres nanas paumées qui pleurent pour un peu d'attention de sa part, qui s'évanouissent de bonheur quand il leur donne un peu d'attention et dont la vie est radicalement détruite lorsqu'il commence à se montrer sous son vrai jour et à les descendre de toute les façon possibles. La différence, c'est que je n'étais pas de ces filles là, et que son avis m'était bien égal. Par ailleurs, cette réaction toute aussi pathétique que puérile laissait percevoir un pauvre gamin paumé qui a désespérément besoin d'attention, d'être reconnu comme séduisant, bref un gars complexé qui ne supportait pas d'être rejeté.
De mon côté, le visage appuyé contre mon poing, je le regardais blablater pour ne rien dire, prétendant m'intéresser un minimum à son bavardage inutile.
-Bref, jouissez de votre petite victoire à la guéguerre contre le machisme que vous semblez mener avec ferveur, ça me fera une bière de plus à descendre, ce qui ne sera pas plus mal … Va falloir que j’oublie le peu de féminité dans vos dires, et il me faudra bien ça pour passer à autre chose vu la déception que vous devez inspirer à pas mal de monde !
Et tandis que sur ces mots, visiblement fier de lui, il déposait un billet sur le comptoir et attrapait au passage ladite bière... je me contentais de bailler. C'est bon, c'est fini ? On peut passer à autre chose ou bébé est encore en colère ?
Replaçant calmement mes cheveux dans mon dos, je me levais. M'énerver étant sans doute la chose qu'il attendait. Il voulait me voir répliquer, me voir m'énerver, avoir la joie de pouvoir ce dire qu'il avait réussi à m'atteindre, d'une façon ou d'une autre. Alors que le planter là, avec de la chance, cela le ferait rager un maximum !
-Payez lui quand même sa menthe à l’eau ou je sais pas quoi de ma part, peut être qu’avec ça elle comprendra qu’il n’y a pas que des pervers machistes dans ce monde, tout comme j’espère qu’elle n’est pas représentative de la majorité des femmes dans ce patelin, sinon j’ai plus qu’à me couper les couilles ou devenir radin tiens !
Serrant les poings, je sentis mes griffes sortir et se planter profondément dans mes mains. Dans un sens, c'était parfait, la douleur nous rappelle notre humanité, et de toute manière, j'allais guérir dans moins de deux secondes...
-Vous pouvez le garder votre argent, et gardez votre petite leçon de moral à deux balles au passage. Vous pensez peut-être m'atteindre avec un discours de gamin qui tape du pied parce qu'il n'a pas eut le jouet qu'il voulait ? Raté. Alors maintenant, bourrez vous bien la gueule, et arrêtez de faire chier les gens qui ne vous ont absolument rien demandé. Ou allez " draguer " la bande de pintade derrière vous, elles n'attendent que cela. Vous verrez, elles sont toute aussi immatures que vous, et visiblement prête à rentrer dans le lit du premier inconnu à la gueule passablement acceptable qui passera. Bonne soirée.
Et vlan ! Au passage, j'en profitais pour me rapprocher de lui, plantant mon regard dans le sien. Juste une petite précision, au cas où.
-Au fait, continuez comme ça et c'est moi qui me charge de vous les couper vos couilles. Et je vous les ferai bouffer par les trous de nez. Compris ?
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Mer 11 Juin - 22:35
Après l’euphorie vint l’ébriété, et avec elle bien des problèmes. Damian commençait à ne plus être en état de réfléchir posément, et voilà que l’autre gourde était revenue à la charge en lançant quelques ramassis de conneries et en s’enfonçant dans une haine à sens unique. Boh, si ça pouvait lui faire plaisir. Toutefois, le discours de la prude eu le mérite de mettre l’Incube hors de lui, vraiment. En général, il fallait y aller ou tenter de réduire son égo en miettes pour y parvenir, mais elle venait sans le savoir de heurter un point sensible, le genre de propos qu’il ne faut pas tenir en sa présence, au risque de subir son courroux !

Après la discrète référence à ses burnes et la proposition tout à fait cordiale de l’émasculer, Damian ne pu que se redresser un peu, faire face à la demoiselle, les yeux dans les yeux, et lui lâcher froidement « Mes couilles, j’en fais mon affaire. Mais ne venez jamais, ô grand jamais, me dire que je considère les femmes comme des jouets ou qu’elles ont si peu de dignité. Vous pouvez vous dénigrer ainsi autant que vous le voulez, mais n’allez pas infliger ça à d’autres, qui n’ont rien demandé en plus de ne pas le mériter. »

Il était furieux. Certes, hommes ou femmes, cela ne le gênait en aucun cas de passer une sacré nuit avec, et d’en profiter pour drainer leur énergie. Mais quand bien même il n’avait aucune considération pour autrui, il avait été éduqué dans le respect de l’être humain, dans des manières qui l’y encourageaient, et ce genre de propos étaient simplement intolérables pour lui.

« Vous me dégoûtez … A tel point que là, j’ai seulement envie de vous … » Oui ? On garde le mot mystère à la discrétion de la demoiselle ! De toute façon, elle devait être tellement parano que trouver quelques verbes peu recommandables en guise de mot manquant, bien que Damian n’en pensait en réalité aucun, ça ne devrait pas être trop compliqué pour elle ! Le problème, en soi, ce n’était pas le choix du mot, mais sa capacité à l’expectorer hors de ses poumons. Parce que là il manquait sérieusement d’air, et si ça continuait il allait vraiment … Ah ben oui, lui vomir dessus, et tout de suite, maintenant, pour être précis !

Le spectacle fut aussi morbide, dégueulasse et choquant qu’intrigant, si bien que tous les spectateurs ne purent en manquer une miette. Ils avaient commencé avec les feux de l’amour, et se retrouvaient avec un bon gros épisode de Jackass … Certains eurent un mouvement de recul trahissant un dégoût assez évident, d’autres se mirent à rire puis trinquer à la santé du petit couple, mais entre le fautif et sa victime, une chose était certaine : ce ne serait jamais vraiment l’amour fou ! Il fallu quelques secondes à Damian pour se reprendre, et il parvint tout de même à articuler, un peu mal en point « C’était pas vraiment ce que je voulais dire, mais le résultat est le même : vous l’avez bien mérité ! »

Et il se rassit à sa table, pour tenter de soigner le mal par le mal en buvant de nouveau, mais par gorgées plus mesurées cette fois. Non, monsieur n’avait actuellement aucune classe, aucun charme et encore moins de galanterie, mais il fallait avouer que la Lady en face de lui ne l’avait franchement pas aidé. Un instant, il se demanda d’ailleurs comment elle le prendrait, mais finalement il cessa de réfléchir, se foutant complètement de son cas.
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Mer 11 Juin - 23:26

damian ҩ phoebe


« Now life has killed the dream. I dreamed... »
Il y a de ces journées comme ça qui semblent être prédestinées à faire de votre vie un enfer, depuis le moment où vous vous levez jusqu'au moment où vous irez enfin vous coucher. Mais parfois, je dois bien avouer que l'on atteint des summums... Notez que si vous pensez que ce qui va suivre me servira de leçon, vous vous trompez grossièrement !
Quoi qu'il en soit, je m'étais fait une petite joie de lui dire ce que je pensais, espérant cette fois avoir été suffisamment blessante pour qu'il la ferme et en reste là avant que je ne lui prouve que j'étais particulièrement sérieuse en ce qui concerne ses parties intimes. Mais pas plus que vous ne parviendrez à me changer, il semblerait que rien ne puisse changer ce type...
-Mes couilles, j’en fais mon affaire. Mais ne venez jamais, ô grand jamais, me dire que je considère les femmes comme des jouets ou qu’elles ont si peu de dignité. Vous pouvez vous dénigrer ainsi autant que vous le voulez, mais n’allez pas infliger ça à d’autres, qui n’ont rien demandé en plus de ne pas le mériter.
Alors là, on aura tout vu ! Un mec qui s'offusque lorsqu'une femme dénigre un groupe de future prostipute... Et qui, mieux encore, clame haut et fort ne pas utiliser la gente féminine pour son bon plaisir ?! Bah voyoooons ! Comme si les mecs n'étaient pas simplement une belle bande de salaud capable de coucher avec n'importe qui du moment qu'ils ont exactement ce qu'ils veulent ! Comme si ils ne pensaient pas de toutes les femmes qu'elles ne sont bonne qu'à être un objet sexuel ! Il pensait sincèrement me faire gober ça ? A moi ?! HELLOW ! Je ne suis pas née de la dernière pluie !
-Mais oui, mais oui, vous êtes le plus gentleman des hommes, avec les pensées les plus pures envers les jeunes demoiselles. On y croit tous...
Levant les yeux au ciel, j'étais... exaspérée. Non seulement les hommes ne sont qu'une belle bande de salopards, mais en plus ils ont encore le culot de dire " ah non mais moi je ne suis pas comme ça ". La bonne blague !
-Vous me dégoûtez … A tel point que là, j’ai seulement envie de vous …
Et là, le gros blanc. Croisant les bras, j'attendis la fin de sa phrase.
-De me... ?
Et c'est là où, pour une fois, je regrette sincèrement d'avoir posé la question. Ou de ne pas m'être reculée directement, de ne pas l'avoir prévu ! Bon Dieu - oops, j'y crois même pas - à quoi ça sert d'être un loup si on n'a même pas les instincts d'un loup ?! M'enfin, à tous ceux qui rêvait de voir ce jour ce réaliser, sortez vite appareil photos, téléphones portables et caméras... car ce poivrot venait de vomir tripes et boyaux sur moi ! Et encore, j'avais quand même réussi à faire un bon en arrière, qui ne m'avait pas épargnée autant que j'aurais pu l'espérer... Et je confirme, c'est vraiment... totalement... radicalement dégueulasse. Et ce n'était pas tant le vomit en lui même qui me dérangeait, que le fait que ça soit le vomit d'un humain doublé d'un poivrot triplé par un connard. Y'a pas à dire, j'ai vraiment tiré le gros lot !
Tandis que le spectacle amusait certain, en dégoûtait d'autre, je restais figée quelques instants, écoeurée par cette atroce odeur de vomit, associée à de l'alcool. Parce qu'évidemment, l'alcool devait être 90% de ce qu'il venait de régurgiter. Dites moi un peu, y'a vraiment pire que ça ?!
-C’était pas vraiment ce que je voulais dire, mais le résultat est le même : vous l’avez bien mérité !
Et tandis que je l'observais, les yeux ronds, ce fils de......... retournait s'asseoir, et en rajoutait une couche, buvant de nouveau. Je ne sais pas si j'ai tort ou raison, mais j'aurais juré que mes yeux avaient retrouvé cette couleur bleu glacial d'un loup ayant déjà tué. Dans le doute, je battis plusieurs fois des paupières, laissant cependant la colère m'envahir un peu plus à chaque seconde. Une pensée quelque peu consolatrice me souffla qu'un jour, il bosserait pour moi, mais en attendant, n'étant plus à cela près dans le dégoûtant, j'allais un peu me faire plaisir...
-Bien mérité, hm ?
Ce qui est bien lorsque l'on est en colère, c'est que l'on peut faire à peu près tout sans s'occuper d'à quel point nous aurions nous même envie de vomir si notre jugement n'était pas obstrué par cette envie, ce besoin de donner une bonne leçon à l'autre. D'une main, je " ramassais " le vomit qui gisait encore sur mes vêtements, oubliant depuis l'odeur jusqu'au ni à microbes que cela représentait. Et tandis que la foule poussait en choeur un petit cri de dégoût, se demandant cependant ce que j'allais faire, j'allais plaquer ma main sur le visage du jeune homme, enfonçant mes ongles dans sa peau. Et encore, il ne pourra pas se plaindre, j'aurais pu y planter mes griffes....
-Je crois que vous allez le regretter.
Et cette fois, je dois avouer que je trichais un peu. Utilisant ma force surhumaine ( enfin c'est un bien grand mot..... ), je le projetais hors de son tabouret. Ce n'était rien d'extraordinaire, juste le plaisir de le voir s'affaler par terre en somme, mais avouons le, j'ai peut-être de la force en étant uniquement moi même, mais de là à repousser un gars comme ça, je ne suis pas certaine... Puis, comme si de rien n'était, je pris des mains du serveur son torchon histoire de m'essuyer la main et d'essuyer un maximum mes vêtements. Une douche. J'avais besoin d'une douche. Et vite.
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Jeu 12 Juin - 11:20
Damian en avait marre. Il ne savait plus quoi faire pour qu’elle comprenne qu’il avait juste voulu être gentil – pour une fois qu’il l’était … Ca lui ferait au moins une bonne piqûre de rappel – et désirait seulement qu’on lui foute la paix. Sauf que même ça, cela lui semblait inaccessible dorénavant. Parce qu’en plus d’avoir un égo énorme – à l’image de son cul diront certains, à juste titre ou non, il ne voulait même plus la juger – une fierté à crever le plafond et d’être d’un farouche à toute épreuve, l’Incube venait de comprendre quelque chose … Autant certains mecs pouvaient être misogynes, autant cette pouf prête à se faire violer au coin de la rue par la première brute venue était une putain de misandre de mes deux ! Bon, ben manquait plus qu’elle soit lesbienne et membre d’une énième association féministe, et le tableau serait complet … Peut être que c’était même déjà le cas en fait ?

Finalement, ce qui devait arriver arriva, et Damian lui rendit la monnaie de sa pièce, littéralement si l’on considérait comme possible le fait de récupérer un peu d’alcool dans la gerbe et le revendre par la suite ! Lui s’était vidé, dans les deux sens du terme, et avait juste envie de passer à autre chose. Sauf que cela ne sembla pas être le cas de l’autre, qui parvint à agir d’une façon encore plus horrible. Ouais, il y avait pire que vomir sur quelqu’un, et elle venait de le prouver. Le pire dans tout ça ? C’est qu’elle avait une force que Damian n’avait encore jamais vu, chez autrui du moins. Si lui-même n’avait pas été aussi résistant, elle lui aurait sûrement pété la trachée en le chopant, et aussi démis la mâchoire en lui faisant bouffer … Bref, vous avez compris !

L’odeur et la texture n’aidant pas vraiment, en plus du simple fait d’avaler un truc qu’il venait de cracher, l’Incube gerba de nouveau, presque que de la bile et directement sur le sol cette fois. Une fois l’estomac parfaitement vide de toute substance alcoolisée, il leva le regard droit vers elle, pris d’une curiosité presque morbide et, en même temps, d’une certaine crainte, qu’il ne pu même pas se retenir d’exprimer. Les yeux ronds, il articula avec attention, presque fébrile « Quel putain de monstre vous êtes ? J’en ai vu des malades, mais du genre à manquer de me briser le cou après m’avoir foutu au sol comme ça, bourré ou non … Jamais … » Il n’allait pas reculer, sa curiosité et son égo le lui interdisaient. Mais il avait vraiment besoin de se rincer le visage, et peut être même se poudrer un peu le nez pour se réveiller.

Aussi, il se redressa tant bien que mal, lâcha un « Vous, attendez-moi, j’ai des questions. » et se hâta de se rendre dans les toilettes pour gerber de nouveau. La douleur fut intense, mais pas insupportable comparée à certaines voix qui le hantaient parfois des jours durant. Une fois devant le miroir, il esquissa un sourire, mi amusé, mi désabusé, et il se rinça le visage tandis qu’il reprenait petit à petit la pleine possession de ses moyens. Finalement, il ne ressenti pas le besoin de s’envoyer un rail pour rester éveillé et retourna bien vite au bar, mais il semblait être déjà trop tard. « Elle est passée où ? » - « Vous croyez au Père Noël ou quoi ? Elle est partie ! Au fait, vous allez me le nettoyer votre bordel hein, sinon … » - « Sinon quoi ? Je t’ai laissé tellement de pourboires que t’as de quoi te payer un weekend branlette sur les nanas que tu mates depuis toute à l’heure, alors la moindre des choses, c’est de prendre sur soi et être à l’écoute du client. C’est ton bar, c’est toi qui nettoie, fin de l’histoire ! »

Et il se grouilla de sortir, marchant cette fois parfaitement droit. L’air frais agi sur lui comme un véritable coup de fouet, et l’ambiance nocturne le rassura un peu. Certes, ce n’était pas forcément le cas de tous, mais lui adorait gambader de nuit, il se sentait plus seul, plus serein et surtout on ne l’emmerdait généralement pas. Restait maintenant à retrouver ce foutu monstre de foire et lui faire cracher le morceau, parce que mine de rien, il venait de tomber sur un cas assez intéressant le bougre !
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Jeu 12 Juin - 12:24

damian ҩ phoebe


« Now life has killed the dream. I dreamed... »
Si j'avais été particulièrement fière de mon petit numéro, je ne m'attendais pas à le voir vomir de nouveau ! C'était un petit bonus en quelques sortes...
-Quel putain de monstre vous êtes ? J’en ai vu des malades, mais du genre à manquer de me briser le cou après m’avoir foutu au sol comme ça, bourré ou non … Jamais …
-Je suis de ces monstres qu'il ne faut pas pousser à bout à moins de vouloir finir... comme ça. Et puis arrêtez de vous plaindre espèce de gros bébé ! Vous êtes encore en vie non ? Estimez vous heureux...
Sous entendu : vous n'aurez peut-être pas toujours cette chance. Il se releva avec difficultés, visiblement pas en très bon état. Cela lui servirait peut-être de leçon : arrêter de boire comme un trou.
-Vous, attendez-moi, j’ai des questions.
Je retins un rire, mordant ma langue. Non, sérieusement ? Il pensait vraiment que j'allais rester là, bien sagement, pendant que Monsieur allait se réfugier aux toilettes ? Dites donc, il a vraiment l'habitude qu'on lui obéisse au doigt et à l'oeil ma parole... En ce qui me concerne, à peine eut-il le dos tourné que je me volatilisais. Non, je ne fuyais pas. Il n'y a rien à fuir, il n'est tout au plus qu'un danger pour lui même... et peut-être aussi pour les gamines crédules qui se trémoussent devant n'importe qui...
Finalement, il en sera ressortit du bon de cette histoire... j'avais au moins fait quelque chose de ma soirée ! Malgré tout, si on pouvait éloigner de moi cette odeur insupportable, ça ne serait pas du luxe ! A défaut de pouvoir l'enlever totalement, j'ôtais cependant ma veste et la fourrait dans la première poubelle venue. Il était hors de question que je mette ça dans ma machine à laver !
Prenant le chemin vers chez moi, je décidais tout de même de prendre mon temps. J'ai toujours aimé la nuit. On voit le monde différemment, tout est plus beau. Ouais, même ici. Et comme nous sommes dans une petite ville merdique, les rues sont calmes, on ne croise personne, c'est réellement le meilleur moment de ma journée.
Des bruits de pas à quelques mètres derrière moi me parvinrent cependant, avançant trop rapidement pour être des gens normaux n'ayant rien à se reprocher. Ca sentait la bagarre dans l'air... continuant comme si de rien n'était, j'entendis leur pas se rapprocher de plus en plus. Les pas de qui cependant.. aucune idée. Les dites personnes arrivèrent à ma hauteur, et l'un des deux hommes me bouscula.
-Veuillez m'excuser.
-Y'a pas de mal...
Peut-être m'étais-je trompée. Peut-être étaient-ils simplement pressés de rentrer chez eux, ou quelque chose comme ça. Me baissant, je ramassais une corde qu'ils avaient laissé tomber et la relâchait aussitôt, brûlée par cette dernière.
-Qu'est-ce que...
Je regardais ma main qui n'avait étrangement toujours pas guérit et où l'on pouvait voir la marque profonde de la corde.
-Je t'avais dis qu'elle en était une... Appelle les autres, qu'ils nous rejoignent ici. On sait jamais, elle peut nous ramener sa meute...
Avant même que 1+1 ne donnent 2 dans mon esprit, je reçus un violent coup de pieds dans l'estomac qui me coupa le souffle.
-Remarque, ça sera peut-être pas nécessaire...
-Trop tard, je les ai appelés !
Pas nécessaire ? Franchement, j'avais l'air d'être une proie aussi facile ?
-C'est une Oméga. Elle est seule, vulnérable et sans défense. Dommage, je pensais attraper plus de loup ce soir...
Vunérable ? Sans défense ?! Non mais je rêve ? C'est quoi cette manie de cataloguer les Omégas ? Ok, on n'a pas de meute, que ça soit par choix ou par obligation. Et alors ? Il nous faut forcément un Alpha aux commandes pour savoir réduire des pseudos chasseurs en miette ?! Enervée, prête à faire un joli petit massacre, il me fallut à peine une seconde pour disparaître de leur champ de vision. Cette fois aucun doute, je m'étais " transformée " ( enfin si l'on peut appeler cela une transformation, j'ai toujours une apparence pseudo humaine après tout ) et ils allaient regretter d'être venu au monde.
-Putain, elle est passée où ?
Postée derrière eux en position d'attaque, je grognais. Littéralement.
-Derrière toi...
Et je bondis. L'autre dégaina son arme tandis que j'offrais une jolie cicatrice sur le torse du premier, veillant cependant à ne pas le tuer tout de suite, même si l'idée de décorer le trottoir avec ses intestins me semblait assez intéressante... Une détonation, et je sentis la balle s'enfoncer dans mon épaule, ce qui valu à celui que j'avais encore dans les pattes de me servir d'arme pour le lancer sur son compagnon. Faire abstraction de la douleur était, en générale, une chose assez facile pour moi. Mais là, à moins d'extraire cette foutue balle et d'espérer qu'elle ne soit qu'en argent, non seulement je n'allais pas guérir mais j'avais de très forte chances d'y rester... Une voiture roulant trop vite s'arrêta à quelques mètres, et cinq nouveaux chasseurs armés jusqu'aux dents de flèches, de pistolets, d'aconyte et autres firent leur apparition. Je veux bien me battre, mais comment j'allais éviter balles et flèches en même temps que de leur péter la colonne vertébrale ? Surtout qu'avec un bras à moitié foutu... boarf, remarquez, c'est un défi à relever ! Et si je meure, je vais pas m'en plaindre non plus... En attendant, il me fallait une idée. Et très vite.
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Jeu 12 Juin - 13:31
Bordel … Mais où diable cette greluche pouvait bien être passée ? Il ne connaissait pas encore le coin, ignorait tout des ruelles et petits raccourcis, ce qui réduisait d’autant plus les chances de lui mettre la main dessus avant qu’elle ne soit réellement hors de portée. Depuis des décennies, des siècles même, il avait vu pas mal de créatures, mais il n’avait pas le souvenir de quelqu’un ayant une telle force et si peu de classe à la fois ! Ouais, c’était petit et méchant, mais il s’en foutait : personne ne pouvait lire dans sa tête après tout … Enfin, pas aux dernières nouvelles ! C’est alors qu’il perçu un bruit, aussi singulier que caractéristique : un coup de feu. Certes, les chances qu’elle fut au même endroit étaient déjà faibles, mais si c’était le cas, peut être y avait-il finalement un dieu, là haut !

Se hâtant de rejoindre les lieux au plus vite, l’Incube se trouva devant un spectacle qui le surprit au plus haut point. Il ne lui fallu que quelques secondes pour que quelques souvenirs remontent, et que ces réminiscences lui donnent l’information manquante quant à l’énigme qu’il avait devant les yeux. Finalement, c’était tout à fait normal qu’il n’eu pu mettre un mot sur sa condition précédemment, puisque ça faisait véritablement des siècles qu’il n’avait pas vu de loup ! Et puis la seule fois où il en avait aperçu un, il n’avait pas vraiment eu le temps de lui demander un autographe, ni lui en proposer un d’ailleurs !

Un peu amusé par la situation, il la regarda se dépatouiller de ses nouveaux copains, et hésita sérieusement à venir l’aider ou pas. Mais une curiosité pareille, il ne comptait pas la laisser filer ou crever de sitôt, ça non ! Il avait tellement à en apprendre que la simple idée qu’elle lui soit redevable le faisait déjà jubiler intérieurement ! Mais il lui fallait un plan, quelque chose, pour ne pas se faire attaquer de la sorte une fois à portée. Il puait la gerbe, encore un peu l’alcool, et devait avoir une bonne tête de déterré s’il daignait y mettre un peu du sien en tirant la tronche … Esquissant un petit sourire, il avança droit sur le groupe, sans chercher à marcher droit – ce qui, en soi, ne fut pas vraiment compliqué – et joua à merveille le type bourré n’en croyant pas ses yeux, easy quoi !

« Que … Qu’est-ce qui … Je rêve ? » Un type se dépêcha de lui barrer le chemin. Plutôt baraqué, un peu plus grand que lui et le visage fermé comme jamais « Dégage, y’a rien à voir ! »  - « Mais … C’est quoi ce … » - « Tu ne veux pas savoir ! Oublie ce que tu viens de voir, et dis toi seulement qu’on vient de te sauver la vie en te protégeant d’un monstre ! » Alors il voulait la jouer comme ça ? Très bien ! Comme s’il reprenait conscience, l’Incube se redressa et planta son regard dans les yeux du type « C’est là où tu te fourvoies. Parce que le véritable monstre ici, c’est moi ! » et il lui chopa le cou tout en collant ses lèvres à celles de sa victime. Le type tenta bien vite d’extraire son visage, mais Damian usa de sa force pour l’en empêcher, tout en drainant son énergie vitesse grand V. Certes, il ne comptait pas l’achever, pas comme ça du moins, mais quand même l’affaiblir assez pour le mettre inconscient et faire en sorte qu’il reste tranquille. En quelques secondes, le type tomba au sol, raide et Damian s’accroupi pour lui voler son arme « Bonne sieste ! » puis il lui logea une balle entre les deux yeux.

Bien motivé à l’idée de lâcher ses nerfs contre quelques mortels se croyant plus forts que des créatures qui les dépassaient, il vida le chargeur sur les acolytes du mort avant que ceux-ci n’aient eu le temps de comprendre ce qu’il se passait et chopa le dernier par la peau du cou, pour lui briser la nuque dans la seconde suivante. Certes, il avait laissé à la demoiselle bien assez de travail en parallèle, mais rien d’insurmontable pour le coup ! Une fois le calme revenu, il lâcha, fier de lui et revigoré par l’énergie qu’il avait drainée « Quand on est poli, on dit merci ! » Conscient qu’ils n’auraient pas beaucoup de temps avant que quelques curieux s’approchent, attirés par le bruit des flingues, il fouilla la voiture et trouva de quoi faire joujou avec les corps. Ces amateurs avaient au moins le mérite d’être bien équipés, et c’est avec une certaine satisfaction qu’il aspergea les cadavres d’essence.

Un briquet à la main, il prit le temps de détailler la demoiselle du regard tandis que les vapeurs d’essence montaient dans l’air. Côté féminité, on repasserait plus tard pour le coup ! Mais sinon, elle n’était pas moche du tout en fait, si on mettait de côté les quelques blessures qu’elle avait tout intérêt à soigner rapidement. Certes, Damian n’était pas le bon dieu, mais vu la galère dans laquelle elle se trouvait, il devait au moins s’efforcer de l’aider du mieux qu’il pouvait … En plus, elle n’aurait rien de mieux à faire que de répondre à ses questions en contrepartie, le bon plan !

« Venez, vous êtes blessée et il faut nettoyer ça. » Avant même qu’elle n’ait eu le temps de se plaindre, il rajouta « Et ne recommencez pas avec votre numéro de garce pure et chaste, de ce que j’en ai vu ça ne vous ressemble pas vraiment ! » Il rit un peu puis conclut finalement « Par contre, vous devriez bouger de là … » Il alluma le zippo, laissa la flamme prendre quelques secondes tout en s’éloignant, puis le jeta sur un des corps qui s’enflamma, propageant très vite les flammes à ses copains et à la voiture adjacente.

« Comme je disais, Damian, enchanté ! Auriez-vous l’obligeance de vous présenter, maintenant que j’ai sauvé votre peau ? » Lança-t-il, satisfait, tout en se dirigeant vers son appartement.
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Jeu 12 Juin - 14:28

damian ҩ phoebe


« Now life has killed the dream. I dreamed... »
Je pouvais toujours utiliser le flingue de l'autre, en étant assez rapide, c'était jouable... Mais trop simple. En réalité, le but n'était pas tant de survivre que de me battre jusqu'à ce l'un des deux partis meure : moi ou eux. Le flingue était pas mal, à supposer qu'il y ait suffisamment de balle dedans pour les achever, mais c'était trop rapide, trop facile, pas assez distrayant ! Or je vous signalerais gentiment qu'ils veulent me tuer et que par conséquent j'ai une âme de psychopathe qui ne demande qu'à les faire me supplier de les achever ! J'avais une idée. Si j'arrivais à être suffisamment rapide pour les surprendre, ça pourrait être marrant !
-Que … Qu’est-ce qui … Je rêve ?
Oh non pas cette voix. Cette maudite voix que je ne connaissais que depuis une vingtaine de minute mais qui avait déjà le don de me contrarier. Le pire dans cette histoire, c'est que son intervention me laissait deux possibilités : me barrer d'ici en vitesse ou rester au cas où il arriverait à se prendre une balle entre les deux yeux.
-Dégage, y’a rien à voir !
-Mais … C’est quoi ce …
...Ca aurait été tellement plus simple qu'il reparte sans demander son reste ! S'il n'était pas aussi horripilant il me ferait penser à moi. Remarquez, peut-être aimait-il aussi aller au devant des ennuis... Mais pour quelle raison ?
-Tu ne veux pas savoir ! Oublie ce que tu viens de voir, et dis toi seulement qu’on vient de te sauver la vie en te protégeant d’un monstre !
Nouveau grognement de ma part, qui me valu une flèche. Flèche que j'évitais de justesse mais qui parvint tout de même à me frôler.
-C’est là où tu te fourvoies. Parce que le véritable monstre ici, c’est moi !
Wait. On rembobine. Il était pas bourré lui ? ...D'accord, en fait d'acteur, il est pas mal non plus ! Remarquez, quand on se la joue tombeur de première, faut avoir des talents de comédien ! Il remontait dans mon estime, mais juste pour le côté dramatique de la situation... Cependant, ce qu'il fit nous choqua tous, aussi bien chasseurs que moi : il... embrassait ce type ? Notez que c'est une méthode comme une autre, mais ça reste un peu étrange ! Plus étrange encore était de voir l'homme en question... faiblir. Comme s'il n'avait plus du tout d'énergie, qu'il s'évanouissait subitement dans ses bras. Bon sang mais il était quoi ce mec ?
-Bonne sieste !
Nouveau coup de feu, qui... étrangement ne m'était pas destiné pour une fois ! Le jeune homme réserva le même sort aux autres, exception fait de l'un d'eux qui eut droit à la nuque brisée. Et si très sincèrement je me sentais inutile et que je détestais l'idée que je lui doive ne serait-ce que des remerciements, je dois avouer que j'avais une question bien plus importante en tête : qui était-il ? Surnaturellement parlant je veux dire ? Et en fait de monstre, il pouvait parler, lui ne valait visiblement pas mieux que moi !
-Quand on est poli, on dit merci !
-Primo, je n'ai pas de leçon de politesse à recevoir de vous, j'aurais même tendance à dire que vous êtes bien la dernière personne à pouvoir revendiquer ce droit, et secundo, je m'en sortais parfaitement toute seule ! Et pourquoi vous m'avez suivie d'abord ?!
Je ne saurais trop vous dire si il m'ignorait royalement ou si il s'amusait juste comme un petit fou, mais au lieu de me répondre, il farfouilla la voiture de ces fous furieux, dégotant de l'essence. Bouche bée, je le regardais faire, n'en revenant pas qu'il se donne tout ce mal. C'est vrai, pourquoi ne pas les laisser comme ça et point barre ? Tout au plus on pensera qu'ils se sont entretués, fin de l'histoire !
-Venez, vous êtes blessée et il faut nettoyer ça.
J'allais répliquer, mais il me devança... ça devenait une manie !
-Et ne recommencez pas avec votre numéro de garce pure et chaste, de ce que j’en ai vu ça ne vous ressemble pas vraiment ! Par contre, vous devriez bouger de là …
Soupirante, j'allais me placer derrière lui, assistant au délicieux spectacle de les voir brûler... une fois encore, le mépris et la haine que je ressentais pour eux me fit regretter qu'ils soient mort... rien n'aurait valu la joie de les voir, encore en vie, se cambrant et hurlant de douleur alors que les flammes leur léchaient le corps, brûlant chaque centimètre de peau... Pourtant, quelque chose en moi me fit reculer d'un pas en voyant les flammes. Mauvais souvenirs...
-Comme je disais, Damian, enchanté ! Auriez-vous l’obligeance de vous présenter, maintenant que j’ai sauvé votre peau ?
Je laissais échapper un petit rire. Cette fois, je devais admettre qu'il me ressemblait bien, d'une certaine manière...
-Phoebe. Et ok, merci d'être venu jouer les preux chevalier, mais c'était doublement inutile si vous comptez remettre ça sur le tapis constamment.
Les lumières des maisons et appartements commençaient à s'ouvrir, les gens affluaient dehors, il était vraiment temps de partir d'ici avant d'être reconnu... ou avant que les flics n'arrivent. En plus vous me connaissez, c'est pas parce qu'ils ont un badge et un flingue que je vais les respecter...
-Dépêchez vous avant qu'on ne nous reconnaisse...
Et sans attendre une réaction de sa part, je pressais le pas, prenant garde à rester un maximum dans les coins sombres.
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Jeu 12 Juin - 21:41
Les questions de la demoiselle étaient si finement recherchées que Damian ne prit même pas le temps d’y répondre, ou y accorder un quelconque crédit. Il était évident qu’il désirait en savoir plus sur elle, avoir des réponses, et ça n’avait pas changé depuis qu’elle lui avait fait bouffer sa propre gerbe ! Toutefois, dans un élan d’altruisme aussi inhabituel qu’en réalité intéressé, il se retint de la pourrir de nouveau pour plutôt lui offrir son aide. Enfin … Lui caler dans la mâchoire pour être précis, puisqu’au final elle était toujours aussi désireuse de se sentir indépendante et surtout pas redevable à quiconque. Mais puisque c’était gratuit – ou presque – pourquoi en faisait-elle tout un foin à la fin ?

« Nan, ça ira, un simple merci me convient. Et puis, pour tout avouer, ça me touche venant de vous ! » Un petit sourire en coin trahi son amusement, et il rajouta « Eh, HU-MOUR hein ! » ce qui devant des cadavres en train de prendre feu était tout à fait charmant ! Mais elle eût finalement raison sur un point, il valait mieux qu’ils ne trainent pas dans le coin, surtout vu le nombre de témoins potentiels qu’il pouvait y avoir dans les environs. Quelques dizaines de secondes après qu’ils eurent pu se mettre à l’abri, une explosion se fit entendre, signe que les secours ou les autorités auraient bien du mal à trouver quelques traces de leur passage. Et puis, dans le pire des cas, lui avait un alibi en béton : une dizaine de témoins l’ayant vu marchant à peine après avoir vomi ses tripes en direct, donc incapable de faire le moindre mal. S’il le décidait, il pourrait tout aussi bien expliquer qu’il s’était engueulé avec la demoiselle et ainsi, les éloigner tous les deux de la scène de crime. Si vraiment il restait quelques traces exploitables, restait seulement à dire qu’ils avaient pris ce chemin, croisé une bande de cinglés qui les avaient menacés, fui au pas de course en titubant, et l’affaire serait réglée.

Bref, il considérait avoir bien fait de tout péter, mais préféra ne pas exposer sa belle argumentation aux oreilles de ladite Phoebe. Déjà qu’elle devait être particulièrement irritable avec la douleur – lui l’aurait été du moins – si en plus il se bouffait sa répartie cinglante dès qu’il l’ouvrait … Ca risquait de péter encore un peu dans les parages ! Une fois arrivé en bas de l’immeuble, il l’emmena jusqu’aux ascenseurs et appuya sur le bouton menant au dernier étage après avoir inséré une clé de service dans le système. En haut, la cage ouvrit sur un énorme appartement qui s’était allumé pile au même moment. Le style mêlait quelques meubles plutôt ancien mais assez classes à une décoration très épurée … Mais qui au final puait le fric à plein nez ! Il fallait dire qu’en deux siècles et quelques, Damian avait eu le temps de se faire un petit magot, sans compter les victimes qu’il avait allégées de quelques diamants et autres bijoux en plus de leur énergie !

« Asseyez-vous sur le canapé, mais essayez de pas saloper le cuir, c’est un calvaire à nettoyer … Je reviens tout de suite. » Espérant intérieurement qu’elle n’en vienne pas à pisser partout pour marquer son territoire, il fila jusque dans la salle de bains, récupéra une trousse de secours de la taille d’une petite valise et l’ouvrit sur la table basse, en face du canapé qu’il avait indiqué à la demoiselle. Dans le conteneur se trouvait absolument tout et n’importe quoi, des aiguilles aux pansements en passant par les écarteurs et scalpels. Sans compter les divers produits conservés dans des bouteilles en verre et les seringues adjacentes. « Enlevez votre haut s’il vous plaît … » Se hâtant de retirer son propre haut – dégueulassé comme jamais par sa bile – puis mettre des gants adaptés à ce genre de tâche, il rajouta, perdant vite patience « Je pue la gerbe et vous devez penser que je suis un pervers de première. Mais actuellement, je suis sans aucun doute le plus qualifié de nous deux pour désinfecter vos blessures et retirer cette balle avant qu’elle ne cause quelques dommages irréversibles. »

Avec une certaine patience, il commença par nettoyer toutes les plaies, envisagea d’en suturer quelques unes mais préféra demander, autant par curiosité que par professionnalisme « Est-ce que vous pourriez m’expliquer ce que vous êtes ? Je crois avoir compris la globalité, mais ce qui m’intéresse c’est de savoir comment vous fonctionnez en temps normal. Pour commencer, est-ce que oui ou non vous allez – comme je le pense – cicatriser à une vitesse folle si j’enlève la balle, ou alors pisser le sang, ce qui impliquerait que je doive refermer au plus vite ? » Oui, c’était très pointu dans le genre, et ce n’était que le début. Se saisissant des pinces adéquates, il approcha de la plaie de laquelle il devait extraire le métal, et rajouta, autant pour tenter de la rassurer que pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas en position de sortir sa science, simplement répondre à ses questions sans broncher « Pour mon examen de médecine, j’ai passé une journée entière à disséquer un cadavre pour déterminer les causes de la mort. J’ai fini à minuit, éclairé par quelques lampes à huile et entouré par vingt experts qualifiés à l’époque. J’ai trouvé la cause exacte du décès et tellement bien suturé ce bon monsieur en le refermant que j’ai eu les honneurs de mes pairs. Donc rassurez-vous, ce n’est pas votre blessure qui me fera passer pour un amateur. En revanche, évitez de hurler, les voisins du dessous pourraient encore gueuler. » Et il retira la balle dans la seconde suivante, sans faire gicler la moindre goutte de sang hors de la blessure.
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Jeu 12 Juin - 22:30

damian ҩ phoebe


« Now life has killed the dream. I dreamed... »
-Nan, ça ira, un simple merci me convient. Et puis, pour tout avouer, ça me touche venant de vous ! Eh, HU-MOUR hein !
Je levais les yeux au ciel, réprimant un sourire qui aurait pu lui faire penser que je commençais à l'apprécier. Ce qui, au passage, n'était toujours pas le cas. Il prenait des airs trop supérieur et était trop je m'en foutiste à mon goût. Et un connard de première, fier de l'être. Décidant de ne pas répondre, je me contentais de le suivre, sans trop savoir pourquoi. Ah si. Je sais pourquoi. Il est hors de question que je mette les pieds dans un hospital, et présentement, qu'il s'y connaisse ou non, il n'y a que lui qui soit capable de m'enlever cette balle. Je le ferais bien moi même, mais l'endroit par lequel la balle était entré m'était difficilement accessible, et je n'étais pas contorsionniste.
Arrivés devant l'immeuble, je manquais de me figer. Pitié non, ne me dites surtout pas qu'il habitait là lui aussi... Ok. On se calme. Je ne l'ai pour ainsi dire jamais croisé auparavant, il n'y a donc aucune raison pour que ça arrive à l'avenir ! Et tant qu'il ne sait pas que j'y habite également, j'ai 95% de chance d'être tranquille et de ne pas avoir à déménager. Ca ne devrait pas être si compliqué de lui cacher cet état de fait... Après tout, après cette pour le moins horripilante soirée, chacun reprendra son train train quotidien et tout est bien qui fini bien !
Je le suivis jusqu'au dernier étage, et eus un temps d'arrêt face à son appartement. Ah ouais. Quand même. Fils à papa, j'avais raison... Il a dû être ravi quand le paternel a passé l'arme à gauche...
-Asseyez-vous sur le canapé, mais essayez de pas saloper le cuir, c’est un calvaire à nettoyer … Je reviens tout de suite.
Décidant une fois de plus de ne pas relever ce qui n'était que de la provocation pure et simple, j'allais m'asseoir tel que demandé passant une main sur mon front. J'étais brûlante, n'importe qui à ma place aurait sans doute fini dans les vapes ou, en tout cas, aurait juste demandé grâce et se serait écroulé. Personnellement, en sept/huit ans j'avais eus de quoi m'entraîner à prendre sur moi en n'importe quelle circonstance de ce genre... Quelques minutes plus tard, Damian était de retour, armé d'une valisette qui contenait apparemment tout le matériel nécessaire.
-Enlevez votre haut s’il vous plaît …
A la fois gênée et furieuse, je m'exécutais. Malheureusement, pour le coup, je ne pouvais pas vraiment faire autrement, c'était ça ou j'allais garder cette balle ad vitam aeternam. Par conséquent, aucune remarque bien sortie n'aurait gain de cause, je connaissais déjà son argument. Et le pire, c'est qu'il aurait eut raison. Je haussais les sourcils cependant en le voyant faire de même, il me faisait quoi là ?!
-Je pue la gerbe et vous devez penser que je suis un pervers de première. Mais actuellement, je suis sans aucun doute le plus qualifié de nous deux pour désinfecter vos blessures et retirer cette balle avant qu’elle ne cause quelques dommages irréversibles.
-Alors cessez de parler et faite le, qu'on soit débarrassé l'un de l'autre au plus vite !
J'étais exaspérée, j'avais mal, et la douleur ne m'aidait pas à garder mon calme. Pourtant, malgré toutes ses remarques et tous ses commentaires aussi énervant qu'agaçant, je dois admettre que je lui étais reconnaissante de ce qu'il faisait. Chose que je n'avouerais certainement pas à voix haute.
-Est-ce que vous pourriez m’expliquer ce que vous êtes ? Je crois avoir compris la globalité, mais ce qui m’intéresse c’est de savoir comment vous fonctionnez en temps normal. Pour commencer, est-ce que oui ou non vous allez – comme je le pense – cicatriser à une vitesse folle si j’enlève la balle, ou alors pisser le sang, ce qui impliquerait que je doive refermer au plus vite ?
Ahh. Voilà. Voilà pourquoi il " m'aidait ". Tout se résumait dans sa première question, tout partait de là. Décidément, ce type... me dégoûtait. Purement et simplement.
-Je pourrais vous retourner la même question, grognais-je. Mais pour ce qui est de la balle, je n'en sais absolument rien. Tout dépend de sa composition, si elle est uniquement en argent, ça devrait aller. Si elle est composée d'aconite, rendez moi service et foutez moi au feu avec les autres macabés parce que non, ça ne se refermera pas. Et ce n'est pas de misérables points de sutures qui y changeront quoi que ce soit.
Parce qu'à moins de trouver une autre balle de la même composante, je serais très mal barrée.
-De toute manière, à vous de me dire. Si les veines ressortent et semble rouge sombre voire marron, c'est qu'il y en a.
Dans ce cas, ça serait littéralement le poison qui se propagerait et il se retrouverait avec une morte de plus sur les bras après de longues heures d'agonie.
-Pour mon examen de médecine, j’ai passé une journée entière à disséquer un cadavre pour déterminer les causes de la mort. J’ai fini à minuit, éclairé par quelques lampes à huile et entouré par vingt experts qualifiés à l’époque. J’ai trouvé la cause exacte du décès et tellement bien suturé ce bon monsieur que j’ai eu leurs honneurs de mes pairs. Donc rassurez-vous, ce n’est pas votre blessure qui me fera passer pour un amateur. En revanche, évitez de hurler, les voisins du dessous pourraient encore gueuler.
Alors comme ça il était médecin ? Je plains ses patients... Attendez là. Eclairé par quelques lampes à huile ? Vingt experts qualifié à l'apoque ? La paire de pince entrant doucement dans ma plaie me tira de ma réflexion tandis que je songeais sérieusement à revenir sur le sujet par la suite. En tout cas non, je n'allais pas hurler. Pour qui il me prenait, franchement ? Serrant les dents, je répondis.
-Ca se voit que vous ne me connaissez pas. C'est pas mon genre de hurler, qu'importe le niveau de douleur. Et bon Dieu, mais qu'est-ce que vous êtes à la fin ?!
Il retira la balle dans un atroce bruit de succion et je ne bougeais pas, attendant le verdict. De toute manière, si vraiment ce n'était que de l'argent, il verrait en direct une auto-guérison dans moins d'une minute. Dans le cas inverse...
Je commençais à avoir chaud. Trop chaud. Je passais une main dans mes cheveux, geste totalement inutile au final mais peu importe. Le bras via lequel je m'appuyais sur le canapé flancha, j'étais complètement vidée niveau force. C'est dans ces moments là que j'apprécie ne pas encore être dehors, ou toute seule chez moi. Vous avez déjà combattu un malaise vous ? Parce que moi oui, et je peux vous dire que c'est sincèrement encore pire que le malaise en lui même. D'un autre côté, je ne pouvais pas m'écrouler devant lui, ça ne ferait que trop plaisir à Damian qui devait probablement chercher d'autres failles à ma cuirasse. Et malheureusement pour moi, avec cette fichue histoire de balle, il avait déjà le meilleur moyen de m'abattre. Si seulement je pouvais trouver le sien... avec de la chance, ça le dissuaderait de jouer au plus fort par la suite.
Je fermais les yeux, attendant qu'il me dise quoi pour la balle, me concentrant sur ma respiration. Tout va bien. Il suffit d'inspirer, puis d'expirer, je ne vais pas tomber comme un pantin à qui on a coupé les ficelles, je suis plus forte que ça...
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Ven 13 Juin - 17:21
Au moins, Damian était d’accord sur un point avec la demoiselle : ils souhaitaient tous deux se débarrasser de l’autre au plus vite ! Sauf que lui avait d’abord pas mal de questions à lui poser, satisfaire sa curiosité, et seulement ensuite elle pourrait se barrer, en pestant ou non il s’en foutait bien au final. Une chose était sûre en tout cas, c’était qu’elle ne manquait pas de répartie. Certes, elle pouvait en effet lui demander ce qu’il était, mais il n’était pas facile pour lui de l’expliquer, autant parce qu’il était peu désireux de le montrer et qu’il avait surtout un mal fou à l'expliquer simplement. Après tout, il ne savait même pas comment il était devenu ce truc, et bien qu’il avait une idée du pourquoi, il ignorait toujours de quoi il était réellement capable en passant !

Toutefois, les explications de Phoebe s’avérèrent fort utiles, ce qui évita à la patiente de se faire percer la peau des dizaines de fois par une aiguille, puis être tiraillée par un fil, même si elle ne semblait même pas en avoir conscience. En revanche, les symptômes qu’elle décrivit par la suite furent un peu plus … Intrigants « Mis à part l’absence actuelle de cicatrisation, la plaie ne parait pas dégueulasse ou en train de nécroser. Donc je ne pense pas que vous soyez condamnée. » Il s’était retenu de glisser un petit mot supplémentaire, exprimant sa déception de la voir vivante pour encore un moment, car même si cela l’aurait bien amusé, il tenait encore à éviter de se faire arracher la trachée, surtout l’un si proche de l’autre !

Finalement, une fois toutes les informations en main, il s’exécuta tout en lui répondant, d’un calme et une concentration qui lui semblaient si étrangers « Je suis professeur de langues au lycée, c’est ma première année ici. Il me reste quelques bases en médecine aussi, même si ça fait un moment que je n’ai pas vraiment pratiqué. Mais si votre question ne portait pas sur mes activités, disons simplement que je suis, comme vous, une drôle de curiosité qu’il ne vaut mieux pas approcher de trop près. » Déposant la balle extraite dans un réceptacle adéquat, il constata qu’effectivement, la plaie avait quasiment aussitôt cessé de saigner, comme toutes les autres d’ailleurs. Toutefois, elle ne semblait pas cicatriser, ce qui d’après la description qu’elle avait faite de sa condition, ne collait pas vraiment.

Il devait y avoir autre chose, que Damian comprit très vite. Rien qu’à la voir, elle semblait déjà en train de bouillir, mais ce fut encore pire quand son teint se mit à pâlir un peu plus et qu’elle manqua de flancher. Dans le meilleur des cas, elle tomberait simplement inconsciente, et dans le pire … Bordel, il n’avait pas envie qu’elle claque, pas ici du moins, quel manque de respect envers l’hôte de maison ! Et puis, elle ne lui avait pas tout dit, alors qu’il mourrait d’envie d’en savoir plus sur elle. D’ailleurs, était-elle la seule en ville, ou y avait-il d’autres créatures inhumaines dans les parages ? Il était ici depuis trop peu de temps pour le savoir, mais sûrement pas elle.

Il soupira « Bon … Bien qu’il n’y ait pas de nécrose ou signe visible du machin qui semble létal pour votre espèce, ça ne veut pas cicatriser. Je vous dirais bien qu’une bonne nuit de repos suffira, mais je n’en suis même pas certain, j’en sais trop peu pour pouvoir l’affirmer en réalité. » Il fit une pause, ne croyant même pas à ce qu’il allait lui dire « Je veux que vous fermiez vos yeux et que vous ne les ouvriez sous aucun prétexte. Vous allez ensuite expirer le plus d’air possible puis en inspirer tout autant par la bouche, tranquillement. Compris ? »

Une fois qu’elle eu expiré tout l’air de ses poumons, il prit lui-même une forte inspiration puis s’approcha dangereusement d’elle. Il ne maîtrisait pas encore le truc à fond, mais s’il restait assez calme, il pourrait y arriver, sans lui faire le moindre mal. D’une manière presque sensuelle, il approcha sa bouche de la sienne, de façon à ce qu’il ne reste quasiment aucun espace entre elles. Certes, il aurait aussi pu l’embrasser crument et forcer le passage de l’air, mais il n’était pas certain qu’il aurait littéralement toute sa tête par la suite. Une fois bien placé, il attendit qu’elle inspire pour expirer l’air de ses poumons, qu’il s’était efforcé de gorger d’énergie. Ce n’était en soi pas simple pour lui, car cela requérait une certaine maîtrise de soi en plus de concentration pour ne pas céder à la tentation, et la drainer complètement par la suite.

Pour elle, cela ressemblerait sûrement à une injection d’adrénaline. Son corps entier se réveillerait, comme après une bonne claque ou un verre d’eau fraîche dans la face. Et surtout, cela devrait lui donner assez d’énergie pour que sa régénération s’active correctement, il l’espérait du moins. Ayant déjà envisagé tous les cas de figure et sachant à quoi s’attendre venant d’elle, il conserva son calme et son flegme typiquement anglais tandis qu’il se reculait, rajoutant « Est-ce que ça va mieux ? » sans la moindre trace d’émotion dans la voix. Constatant qu’il avait parié sur le bon cheval et qu’elle ne paraissait plus avoir besoin d’aucun soutien médical, il nettoya et rangea son matériel, préparé à répondre à quelques questions qu’elle aurait sûrement. Certes, il n’avait là aucune obligation de lui expliquer ce qu’il était ou se justifier quant à ses actions, mais quelque part, il savait que c’était le seul moyen de la faire parler, donnant-donnant en somme … Mais aussi parce que, pour une fois, il avait l’impression qu’il pouvait se révéler à quelqu’un sans que la personne en face vienne à se foutre de lui ou se barrer en courant.
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Ven 13 Juin - 18:31

damian ҩ phoebe


« Now life has killed the dream. I dreamed... »
De plus en plus mal, je n'aspirais plus qu'à une chose, pour la première fois en sept ans : dormir. Avouez que dans un sens, ça réglerait pas mal de choses...
-Mis à part l’absence actuelle de cicatrisation, la plaie ne parait pas dégueulasse ou en train de nécroser. Donc je ne pense pas que vous soyez condamnée.
Je tournais légèrement la tête, sourcils froncés. Comment ça ça ne cicatrisait pas ? Est-ce qu'un manque d'énergie pouvait causer ça ? Très sincèrement, je n'en n'avais aucune idée, je crois que je n'avais jamais été touchée à ce point lors d'une altercation. Et contrairement à d'autres loups, mon choix de rester sans attaches ne m'avait pas beaucoup aidé, je n'avais eus personne pour m'apprendre à gérer le loup, je n'avais eus personne pour m'apprendre à me contrôler lors des pleines lunes, en bref, j'avais assumé mon choix de me débrouiller par moi même et je continuais à en apprendre, autant sur les pouvoirs d'un loup que sur ses faiblesses. Tenez, la semaine dernière, j'ai appris qu'on pouvait alléger la souffrance de quelqu'un, que ce soit un être humain ou un animal ! Bon, on déguste mais ce n'est pas grand chose comparée à la personne qui souffrait à la base...
-Ca reste à voir... marmonnais-je enfin en réponse à ses paroles.
Et tandis qu'il s'appliquait à extraire cette maudite balle, il se décida à me répondre plus ou moins sur qui il était... Enfin, il semblait utiliser les mêmes méthodes que moi : dire le minimum syndical.
-Je suis professeur de langues au lycée, c’est ma première année ici. Il me reste quelques bases en médecine aussi, même si ça fait un moment que je n’ai pas vraiment pratiqué. Mais si votre question ne portait pas sur mes activités, disons simplement que je suis, comme vous, une drôle de curiosité qu’il ne vaut mieux pas approcher de trop près.
Quelque chose ne collait pas dans son histoire. A quoi bon perdre des années en médecine pour finir comme minable prof dans une ville aussi... déprimante et ignoble que Beacon Hills ? Mais en ce qui me concerne, je ne poserai pas de question. Je savais ce que j'avais besoin de savoir, il était dangereux, surnaturel, la seule chose qui pouvait éventuellement m'intéresser c'est lequel de nous deux serait le plus à même d'abattre l'autre dans l'éventualité d'une confrontation. Et très sincèrement, même si je suis toujours la première à aller me fourrer droit dans les ennuis, je n'avais pas spécialement envie de le découvrir... Moins je le reverrai, mieux je me porterai.
-Bon … Bien qu’il n’y ait pas de nécrose ou signe visible du machin qui semble létal pour votre espèce, ça ne veut pas cicatriser. Je vous dirais bien qu’une bonne nuit de repos suffira, mais je n’en suis même pas certain, j’en sais trop peu pour pouvoir l’affirmer en réalité.
-Navrée de vous l'annoncer, mais je ne suis pas certaine d'en savoir plus que vous, lançais-je d'une voix qui se voulait ferme, mais qui ne l'était pas du tout.
-Je veux que vous fermiez vos yeux et que vous ne les ouvriez sous aucun prétexte. Vous allez ensuite expirer le plus d’air possible puis en inspirer tout autant par la bouche, tranquillement. Compris ?
Fronçant les sourcils, je hochais doucement la tête. Je ne lui faisais pas confiance, mais d'un autre côté, vous croyez sincèrement que ça peut être pire que n'importe quel autre événement de cette soirée ? Je fermais donc les yeux, vidant un maximum d'air de mes poumons. Mon manque de confiance en lui me poussait à rouvrir les yeux, mais trop concentrée sur l'idée de rester privée d'air quelques secondes, je ne les rouvris pas.
C'est alors que je le sentis se rapprocher, et que, ayant comme l'impression qu'il était bien trop près de moi, largement plus qu'il ne le devrait, je rouvris les yeux et constatais, limite avec horreur, que je ne m'étais pas trompée. Reprenant ma respiration, je fis sans m'en rendre compte ce qu'il m'avait demandé tout à l'heure. Là où je dois avouer qu'il l'a échapper belle, c'est que j'avais la sensation que mes muscles reprenaient vie, un peu comme cette bouffée d'adrénaline quand je m'apprête à casser la gueule de quelqu'un quoi... Damian se recula enfin, tandis que je tentais d'assimiler ce qui venait de se passer. Mais COMMENT il avait fait ça ?! Ah franchement, on me la recopiera cette soirée !
-Est-ce que ça va mieux ?
N'attendant visiblement pas la réponse, il rangea son matériel comme si de rien n'était.
-Primo, ne recommencez plus jamais ça, secundo, vous auriez pu me prévenir ! Et puis d'ailleurs, c'était quoi ça au juste ?
Ce qui m'inquiétait vraiment, la question que je n'irai pas lui poser mais qui, pourtant, me semblait cruciale, c'était de savoir quelle genre de créature il était. Je n'avais jamais rencontré quelqu'un comme lui auparavant, ce qui n'était pas plus mal car si tous ceux de son espèce agissaient comme lui... Je commençais d'ailleurs à me demander si il y en avait beaucoup comme lui à Beacon Hills, après tout entre des loups, des coyotes et des renards... pourquoi pas des espèces de mutants capable d'absorber toute l'énergie de quelqu'un ou de lui en redonner ? Décidément, j'habite vraiment dans une ville de fous... vivement que je déménage, je vous le dis... !
Une autre question me trottait dans la tête cependant...
-Bien que j'ai déjà ma petite idée sur la réponse... Pourquoi vous avez fait tout ça pour moi ce soir ? Je veux dire, je n'ai pas été spécialement sympathique envers vous, et l'un comme l'autre, on ne peut visiblement pas se supporter... alors pourquoi ce... cet élan d'altruisme ?
Si je ne me trompais pas, ce n'était que par curiosité maladive. Avoir des réponses, histoire d'aller se coucher un peu moins con ensuite. De mon expérience personnelle, les rares fois où quelqu'un agit de manière un tant soit peu gentille, ce n'est que pour avoir quelque chose en retour. Je n'attendais pas vraiment une autre réponse de sa part, à vrai dire, je voulais simplement qu'il l'admette. Rien de tel que jouer à la conne pour qu'un mec encore plus sans coeur que moi crache son venin, en mode " t'excite pas trop, j'en ai rien à foutre de toi " !
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Ven 13 Juin - 20:29
Toujours aussi crispée, la demoiselle avait l’air de tout faire sauf y mettre du sien. Sincèrement, un type qu’elle avait à peine rencontré se cassait le cul à la sauver, tandis qu’elle se contentait de se complaire dans son malheur et la souffrance. Et si par malheur Damian disait quelque chose d’un peu trop condescendant, elle prendrait ça pour un sarcasme ou de la provocation – bon, d’accord, c’était le cas … Et alors ? – et pèterait son câble, again ! Mais bon, au moins elle ne l’engueulait plus trop – ou n’était plus en état pour – et ne l’avait pas encore massacré. De là à considérer que c’était la paix, y’avait encore du chemin, mais au moins ils se toléraient, une chance !

Car à force de papoter avec elle, et surtout tenter de la faire parler, Damian sentait en lui le besoin de vider son propre sac. Il ignorait si c’était l’alcool, la compagnie de la demoiselle, sa nature ou le fait qu’ils se serraient actuellement les coudes après assaut d’un ennemi commun, mais il baissait de façon de plus en plus flagrante sa garde. Le pire dans tout ça, c’est qu’il s’en rendait lui-même compte, mais qu’il n’était même plus à ça près … Ou alors, qu’il envisageait encore d’user de quelques mots peu avenants pour remettre une certaine distance et ainsi éviter qu’elle n’en demande trop. C’était certes très paradoxal, mais l’Incube ne savait vraiment plus sur quel pied danser. Heureusement qu’il lui restait tact et flegme, sinon il aurait sûrement déjà craqué sous la tension nerveuse que cette malade lui inspirait avec ses sautes d’humeur !

« Vous ne pouviez pas vous contenter de garder les yeux fermés ? Si vous croyez que c’est drôle de devoir rester concentré quand on sait que vous avez manqué de m’arracher la gorge y’a pas une heure … En plus, vous l’auriez pris comment si j’vous avais dit "Alors, pour vous soigner je vais devoir vous embrasser, et en plus vous faire une soufflette. Si vous voulez, j'peux aussi y mettre la langue pour rendre ça plus agréable ...", vous m’auriez arraché la tête ou sauté dessus pour me baiser de suite ? » Il avait lâché la fin de son explication dans un espèce de grognement, trahissant sa limite. Elle se plaignait, posait des questions et se rapprochait de plus en plus de la vérité. Le problème, c’est que même s’il mourrait d’envie d’en parler, il avait aussi une peur bleue de ce qu’elle pourrait faire de ces informations … Et du nombre de personnes qu’il aurait à tuer si elle venait à les divulguer.

Préférant mettre une petite distance, il rajouta sur un ton froid « Et pour le reste, je pense que vous avez une idée puisque vous n’êtes pas encore morte ou dans les vapes. » tout en prenant son haut et sa valise, qu’il emmena dans une autre pièce. Il en profita pour se changer rapidement tandis qu’elle en rajoutait une couche, et revint vêtu d’un simple pantalon en toile sombre. Attrapant deux verres à Whisky et la bouteille associée, il les posa sur la table basse, les servit et se prit un verre. Se réchauffer la gorge ne lui ferait sûrement pas de mal, surtout avant de ce qu’il s’apprêtait à lui dire. Et pour elle, même si elle se vantait de ne pas boire d’alcool, une gorgée ne lui ferait pas de mal, autant pour se remettre de son mal que pour se préparer à l’entendre.

« Vous aimez vraiment les questions rhétoriques vous, non ? » Il soupira « J’ai passé une journée absolument merdique à vouloir jeter les lycéens dehors, parce qu’en plus de ne pas connaître un mot de français, ils ne sont même pas foutus d’articuler leur anglais de façon correcte ! Alors je suis allé au bar, j’ai voulu offrir une consommation à la première passante pour papoter un peu et me convaincre que je ne devais pas être le seul à avoir passé une journée aussi épique … Mais j’me suis pris un sacré râteau en passant. Partant de là, il était évident qu’entre nous, ça ne pouvait pas coller. »

Il avala une autre gorgée, dégluti puis reprit « Toutefois, votre élan de force a éveillé ma curiosité. Pour tout avouer, je pensais être le seul être différent dans le coin, ou peut être un parmi quelques autres, mais jamais je n’aurais imaginé croiser quelqu’un comme vous si vite. Vous m’avez intrigué, j’ignore tout de ce que vous êtes et je considère que face à des humains qui se prennent pour des dieux, on doit au moins se serrer les coudes. Donc oui, je suis un connard, oui je suis sûrement aussi dangereux que vous – envers des humains moyens en tout cas – et oui j’aimerais avoir des réponses à mes questions, puisqu’en plus d’ignorer ce que vous êtes, je ne sais pas combien de semblables vous avez dans le coin. »

Regardant son verre déjà à moitié vide, il s’avachi dans le sofa, étala ses pieds sur la table basse et resta comme ça quelques secondes, toujours en face de la demoiselle mais séparé par la petite distance entre eux créée par le meuble. « Mais si je suppose correctement, vous n’allez pas me donner de réponses à moins que je parle, carte sur table en somme. Honneur aux dames, vous aurez vos réponses en première. » Il vida son verre et se dépêcha de le remplir de nouveau. Il n’y avait pas encore de quoi le rendre ivre, juste assez pour le détendre un peu et faire disparaître quelques unes de ses angoisses, ce qui l’aiderait à parler. Il détestait raconter sa vie, mais pour une fois depuis des années, il voulait vraiment se lâcher, une bonne fois pour toutes.

« Je ne sais pas vraiment ce que je suis. De par ce que je sais faire, je me considère un peu comme un Incube, même si je ne suis en rien un espèce de démon issu d’une mythologie à la con, enfin je ne crois pas. En gros, je sais drainer l’énergie pour ma propre survie, et apparemment ça augmente aussi mon espérance de vie. Je suis aussi en mesure d’en redonner, comme je viens de le faire pour vous, mais c’est assez risqué car ça m’affaiblit. Si je vous avais touché en vous soignant, j’aurais pu succomber au besoin de récupérer de l’énergie et vous drainer, peut être même au point de vous tuer. Maintenant que vous savez quel genre de monstre je suis, puis-je en savoir un peu plus sur vous, ou ce que vous êtes ? »
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Ven 13 Juin - 21:28

damian ҩ phoebe


« Now life has killed the dream. I dreamed... »
Etrangement, il semblait d'humeur à répondre à mes questions. Peut-être en avait-il simplement marre et voyait là le meilleur moyen d'en finir au plus vite, ou peut-être avait-il d'autres motivations. Allez savoir..
-Vous ne pouviez pas vous contenter de garder les yeux fermés ? Si vous croyez que c’est drôle de devoir rester concentré quand on sait que vous avez manqué de m’arracher la gorge y’a pas une heure … En plus, vous l’auriez pris comment si j’vous avais dit "Alors, pour vous soigner je vais devoir vous embrasser, et en plus vous faire une soufflette. Si vous voulez, j'peux aussi y mettre la langue pour rendre ça plus agréable ...", vous m’auriez arraché la tête ou sauté dessus pour me baiser de suite ? Et pour le reste, je pense que vous avez une idée puisque vous n’êtes pas encore morte ou dans les vapes.
Je levais les yeux au ciel, me demandant ce qu'il avait dans le crâne. Il était comme l’épouvantail dans Le Magicien d'Oz : il n'avait pas de tête. Enfin, si, parfois. Mais là, franchement, il était comme un gamin : il faut tout lui dire.
-Oh pitié... je vous ai vu mettre K.O un mec rien qu'en l'embrassant, je veux bien croire que vous êtes le tombeur le plus doué de la planète si ça peut vous faire plaisir, mais personne n'est capable de faire une chose pareille ! Partant de ce point là, vous auriez pu expliquer comme n'importe qui de normal que votre don nécessite malheureusement ce genre de chose et comme de toute manière je n'aurais pas eus assez de force pour ne serait-ce que vous faire une égratignure, c'était quitte ou double : j'avais la preuve que vous ne mentiez pas et je faisais l'impasse ou rien ne se passait et vous passiez pour plus salaud que vous ne l'êtes.
Ca me paraissait pourtant logique... Mais visiblement ça ne l'était pas pour tout le monde. Il disparu dans une autre pièce tandis que je lui demandais pourquoi il avait prit la peine de prendre tous ces risques pour une parfaite inconnu qu'il ne pouvait déjà pas supporter. Lorsqu'il revint, je constatais qu'il n'avait toujours pas daigné se mettre quelque chose sur le dos, ce type était d'une logique...... Je retins toutefois un nouveau commentaire, prévoyant de toute manière de quitter sa tanière vite fait bien fait, il pouvait donc s'habiller comme il le désirait, ce n'était pas mon problème.
Il vint s'asseoir sur le canapé armé de deux verres et... d'une bouteille de whisky. Ouais. Visiblement, il n'est pas le genre de type à boire des jus, ça se voit... Je me demandais aussi si il m'avait entendue tout à l'heure lorsque je l'informais ne pas boire d'alcool ou si il n'en croyait tout bonnement pas un mot. D'ailleurs c'était quoi cette manie avec l'alcool ? Il pouvait pas ralentir un peu ? Une bonne cure à l'eau, ça ne lui ferait pas de mal tient !
-Vous aimez vraiment les questions rhétoriques vous, non ? J’ai passé une journée absolument merdique à vouloir jeter les lycéens dehors, parce qu’en plus de ne pas connaître un mot de français, ils ne sont même pas foutus d’articuler leur anglais de façon correcte ! Alors je suis allé au bar, j’ai voulu offrir une consommation à la première passante pour papoter un peu et me convaincre que je ne devais pas être le seul à avoir passé une journée aussi épique … Mais j’me suis pris un sacré râteau en passant. Partant de là, il était évident qu’entre nous, ça ne pouvait pas coller.
Je fus soudainement prise d'un élan de remord, et même de compassion compte tenu de sa journée merdique. Hors de question de le laisser transparaître, il en serait bien trop fier, mais oui... j'avais un peu mal au coeur. Il n'était vraiment pas tombé sur la bonne personne, j'étais un poison, et pour preuve, là où il aurait pu finir une soirée un peu plus tranquille ( et probablement encore plus alcoolisée )... ouais bon, je vous épargne le récapitulatif.
-Toutefois, votre élan de force a éveillé ma curiosité. Pour tout avouer, je pensais être le seul être différent dans le coin, ou peut être un parmi quelques autres, mais jamais je n’aurais imaginé croiser quelqu’un comme vous si vite. Vous m’avez intrigué, j’ignore tout de ce que vous êtes et je considère que face à des humains qui se prennent pour des dieux, on doit au moins se serrer les coudes. Donc oui, je suis un connard, oui je suis sûrement aussi dangereux que vous – envers des humains moyens en tout cas – et oui j’aimerais avoir des réponses à mes questions, puisqu’en plus d’ignorer ce que vous êtes, je ne sais pas combien de semblables vous avez dans le coin.
Je plaquais une main devant ma bouche pour retenir un rire et toussotais pour faire comme si de rien n'était. Oh le pauvre... il allait être servi, niveau anormalité, on est plutôt bien servi dans le coin ! Mais au moins, je savais une chose : à sa connaissance, il n'y avait personne d'autre comme lui ici, et probablement pas ailleurs non plus. Etrange... il devait sans doute se tromper. Si il n'était pas au courant pour nous, il n'était peut-être pas plus au courant pour les personnes de son espèce...
-Mais si je suppose correctement, vous n’allez pas me donner de réponses à moins que je parle, carte sur table en somme. Honneur aux dames, vous aurez vos réponses en première.
A vrai dire, il supposait mal. J'étais moins énervée contre lui, toujours soupçonneuse mais pas au point de cacher quelque chose que déjà bon nombre d'humains savent déjà de toute manière, et dans un sens, je lui étais redevable. Ca serait bête qu'il tombe sur un Alpha en rogne quand même... Nan c'est vrai, autant attendre qu'il rejoue au con, là ça sera plus marrant. D'un autre côté, tant mieux si il pensait cela, au moins j'étais quasi sûre d'avoir un maximum d'informations et avec de la chance, je saurai également comment le contrer, le cas échéant.
-Je ne sais pas vraiment ce que je suis. De par ce que je sais faire, je me considère un peu comme un Incube, même si je ne suis en rien un espèce de démon issu d’une mythologie à la con, enfin je ne crois pas. En gros, je sais drainer l’énergie pour ma propre survie, et apparemment ça augmente aussi mon espérance de vie. Je suis aussi en mesure d’en redonner, comme je viens de le faire pour vous, mais c’est assez risqué car ça m’affaiblit. Si je vous avais touché en vous soignant, j’aurais pu succomber au besoin de récupérer de l’énergie et vous drainer, peut être même au point de vous tuer. Maintenant que vous savez quel genre de monstre je suis, puis-je en savoir un peu plus sur vous, ou ce que vous êtes ?
L'écoutant avec attention, je restais muette encore quelques instants, assimilant le tout. Un Incube... Ok, ça, c'était vraiment pas banal ! Et c'est vrai que j'aurais dû m'en douter tout de suite... D'un autre côté regardez, lui non plus n'a pas encore compris qui je suis, alors que ça se voit comme le nez au milieu de la figure ! Oops c'était à moi de jouer franc jeu d'ailleurs.
-Un loup-garou. A part qu'on ne se transforme pas uniquement à la pleine lune, qu'on ne prend pas une forme radicalement animale et que contrairement à ce que racontent les bouquins nous ne sommes pas ennemis avec les vampires parce que... y'en a pas. Malheureusement pour vous ça grouille de loup comme moi dans le coin ! Pour preuve, il y a deux à trois meutes, et oui, je sais, c'est beaucoup pour une ville aussi minuscule que Beacon Hills. En ce qui me concerne, je fais juste partie des dommages collatéraux en quelques sortes, mais la plupart on été mordu dans l'optique de former une meute. Je fais partie des rares Omégas que vous trouverez dans le coin, le peu qu'il y a se fait massacrer par les chasseurs. Ils ont installés des pièges un peu partout dans la forêt...
Je n'étais pas certaine qu'il comprenne tout, par exemple qu'un Oméga soit moins " fort " parce qu'il n'était pas dans une meute, mais à moins qu'il ne devienne loup d'ici à demain, je crois que les détails plus poussés ne lui étaient pas nécessaire.
-Et pour info, bien que moins nombreux, il y a des coyote-garou et ce que l'on appelle des Kistune... disons des renard-garou en quelques sorte...Enfin là, c'est un peu moins mon rayon ! Mais eux aussi, vaut mieux éviter de se les mettre à dos...
J'avais sorti tout cela avec une désinvolture un peu étonnante, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. De toute façon, il faudrait bien qu'il s'y fasse, techniquement c'était... son monde maintenant. Je me tus, lui laissant le temps de digérer un peu tout ça et lui laissant une chance de poser ses questions. Il avait sans doute plus besoin d'informations que moi : personnellement, j'allais sans doute ne plus le recroiser de sitôt, alors que lui, il avait entre 70 et 80% de chance de croiser une créature surnaturelle à n'importe quel coin de rue. Avec sa capacité naturelle à se faire détester, sur trois Alphas, il saurait bien en mettre un en rogne...
-A vous ! Alors... Vous le seul " spécimen " ou il y en a d'autres comme vous ? Pas forcément ici, mais d'une manière général ? En dehors de la personne qui vous a transformé, évidemment... Chez les Incubes aussi il y a une espèce de hiérarchie ?
J'étais tellement habituée à notre calvaire de " l'Alpha est le plus fort, que vous soyez ou non dans sa meute, si il grogne, vous vous allongez par terre, et vous baissez les oreilles en faisant des yeux de chien battu " que je me demandais si c'était un peu pareil pour son espèce. A moins que n'importe quel incube puisse en créer un autre selon son envie et que chacun soit plus ou moins son propre chef...
-Et dans ce cas, il y a aussi des Succubes, non ?
Encore trop focalisée sur la connaissance populaire comme quoi Succubes et Incubes ne sont que de vulgaire démons je ne pu m'empêcher de penser ce que donneraient d'autres personnes de la même espèce que Damian : un carnage.
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Ven 13 Juin - 23:56
Toujours pas envie de répondre, autant par perte de patience que parce qu’il savait qu’entre eux, aucun n’aurait le dernier mot ! Sérieusement quand il s’agissait d’argumenter avec celle là, c’était la croix et la bannière ! Enfin, au moins elle avait de la répartie et il pouvait tenir une discussion avec elle, ce qui était toujours mieux que d’autres greluches avec qui il discutait parfois et qui n’avaient aucun sens de la logique en plus d’un manque cruel d’intelligence ! Finalement, le plus judicieux restait de prendre ses distances, se changer et boire un coup … Ce qu’il s’était empressé de faire ! Toutefois, cela n’empêcha pas la demoiselle de revenir à la charge, ne laissant guère le choix à l’Incube qui se trouvait un peu au pied du mur … Bon, il l’avait un peu voulu aussi hein !

Il fut content qu’elle s’explique, mais franchement ce n’était pas la peine de radoter ! Il avait depuis bien longtemps compris qu’elle était une pisseuse invétérée hein, tout ce qui l’intéressait, c’était le reste ! A moins qu’il y ait d’autres types de pisseux dans les parages, et qu’il était utile de préciser à quelle race elle appartenait ? En quelques minutes, il en apprit beaucoup – même trop – sur ce qui rôdait dans les alentours, et son regard devint plus vif, capté par quelque chose l’intéressant vraiment. « Je vois … » Voilà tout ce qu’il avait marmonné, et qui pourtant en disait long. S’il y avait Oméga, il y avait Alpha – comme quoi, les reportages sur les chaines nature, ça pouvait toujours être utile – et donc un gros système bien hiérarchisé … Un calvaire en somme ! Par contre, deux à trois meutes, avec un Incube qui détestait autant l’autorité – pas la hiérarchie, mais bien le fait d’être tenu en laisse et de porter des œillères pour marcher droit – ça risquait vraiment de ne pas faire bon ménage. D’ailleurs, monsieur ne pu se retenir de laisser la crispation traverser son être. Comment diable quelques créatures étaient capables de faire ça à autrui ? Tout ça pour montrer leur supériorité et recruter des lèche-botte incapable d’avoir une quelconque personnalité ou de se forger son propre avis, de penser par lui-même en somme. Rien qu’à l’entendre, cela le révulsait déjà.

Et puis vint la suite. Les chasseurs, les Kitsune – paye ton originalité pour le nom, merci les mythes japonais et la culture générale – et des … « Des Coyote-garou ? » Damian explosa de rire. Nan, sérieusement, comment des gens pouvaient se transformer en coyote ? Et pourquoi pas des hyènes tant qu’ils y étaient ? « Désolé, je … » Il explosa de nouveau de rire « Nan mais le nom quoi … Coyote-garou … Sincèrement, j’les plains … Pauvres d’eux ! » Il craquait, mais en même temps qui aurait résisté à l’écoute d’un truc pareil ? Il se calma un peu, notant par la même occasion que tout ce beau monde restait dangereux, même si certains prêtaient bien à rire juste avec le nom qui les présentait !

Reprenant le jeu de donnant-donnant, Damian du bien vite faire face à de nouvelles questions. Bien qu’elle jouait les téméraires et impulsives, elle avait tout de même un sacré sens de la réflexion. Mais à trop réfléchir, elle avait aussi fait un certain amalgame, erreur que lui-même considérait comme légitime mais qu’il se devait de corriger, au moins pour qu’elle se couche moins conne ce soir « Celle qui m’a balancé cette malédiction ou je ne sais quoi, elle n’était pas comme moi. En réalité, c’était la seule femme que j’ai jamais aimé … Et elle … » Il garda le silence quelques secondes « Bref, je sais qu’elle n’est pas humaine, mais j’ignore en revanche ce qu’elle est, en considérant qu’elle est encore vivante d’ailleurs. » Petit élan de nostalgie, son regard se perdit dans le vide quelques dizaines de secondes, puis comme s’il s’était réveillé d’un coup, il reprit « Mais oui, je crois être le seul comme ça. Il n’existe aucun autre Incube ou Succube à ma connaissance, et sans trop m’avancer je pense que je pourrais aisément les reconnaître si d’aventures il y en avait. »

Il bu un coup, se replaça dans le canapé et reprit, considérant qu’elle pouvait en savoir plus puisqu’elle lui avait donné quelques détails sur elle « J’ai toujours été volage. A dire vrai, c’était plus dans ma nature qu’un mode de vie, et malgré toutes mes tentatives pour rester fidèle à mes promesses, j’ai fini par briser celle que j’avais faite à la seule femme qui valait tout l’or du monde à mes yeux. C’est comme ça que je suis devenu in Incube, ou peu importe le nom en fait. Elle m’a maudit à une vie de débauche, à blesser ou tuer sans le vouloir ceux qui cèderaient à leurs pulsions en ma présence ou qui tenteraient de m’aimer … Mais il y a pire encore : chaque fois que j’ai essayé de mettre fin à mes jours, je suis entré dans une espèce de frénésie, qui pour le coup drainait l’énergie de n’importe quel passant venu jusqu’à ce que mort s’en suive, sans que je ne puisse rien faire, si ce n’est regretter par la suite d’être encore en vie. »

Tremblant, il fixa son verre un instant, mais n’eu même pas envie de boire pour faire passer la pilule. Il hoqueta un espèce de rire puis, pris d’un élan de mélancolie, il demanda « Vous allez trouver ça idiot, mais vous croyez que tout le monde a le droit au pardon ou au salut ? Ou qu’alors, parfois, certains méritent vraiment de pourrir éternellement sur cette foutue terre ? Je ne suis pas un homme de foi, mais après plus de deux siècles et demi, je commence à perdre patience pour ma part … » Il mit un petit temps à se reprendre, mais y parvint finalement. Pathétique, voilà ce qui pouvait le mieux le qualifier en cet instant. Mais il était temps de lancer la balle dans l’autre camp au jeu du donnant-donnant, aussi il ne tarda pas à demander « Et vous, comment en êtes-vous arrivée à vous faire bouffer par un de ces loups ? Et comment vous gérez vos relations avec ces meutes si vous êtes indépendante ? Ils doivent essayer de vous asservir ou vous faire la peau à chaque fois, non ? Et ces chasseurs, y’en a beaucoup ou ils se font décimer à force de se croire plus forts que des créatures qu’ils ne peuvent même pas comprendre ? » Ouais, ça en faisait des questions, mais entre l’alcool et l’espèce de thérapie en duo qu’ils faisaient, c’était bel et bien en train de lui délier la langue !
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Sam 14 Juin - 1:35

damian ҩ phoebe


« Now life has killed the dream. I dreamed... »
Suite à mon flot d'informations, un simple « Je vois … » résuma le tout... jusqu'à ce que la mention des coyote-garou le fasse réagir de manière un peu plus intensive. Et pour preuve ! Il se mit à éclater de rire, comme si il venait d'entendre une bonne blague.
-Des Coyote-garou ? Désolé, je … Nan mais le nom quoi … Coyote-garou … Sincèrement, j’les plains … Pauvres d’eux !
Personnellement, je ne trouvais pas ça pire que " loup-garou ", mais bon.. le laissant rire de cette appellation, je me contentais de sourire légèrement, histoire de ne pas constamment jouer les rabat-joie. D'ailleurs, qu'importe leur appellation ? Loup, coyote, renard, c'est ce qui nous défini depuis l'instant où nous sommes capable de nous transformer. Nous sommes des thérianthropes, et nous devons vivre avec, si en plus on devait se préoccuper de la façon dont nous sommes désignés...
J'avais ensuite tenté d'en savoir un peu plus. S'il y en avait d'autres comme lui, comment il avait été transformé, accessoirement pourquoi, même si explicitement, ce n'était pas le genre de question à poser, ce genre de chose.
-Celle qui m’a balancé cette malédiction ou je ne sais quoi, elle n’était pas comme moi. En réalité, c’était la seule femme que j’ai jamais aimé … Et elle … Bref, je sais qu’elle n’est pas humaine, mais j’ignore en revanche ce qu’elle est, en considérant qu’elle est encore vivante d’ailleurs.
Je ne m'attendais pas à ce qu'il m'en dise autant, et très sincèrement, bien que touchée par ce qu'il racontait, je me sentais mal à l'aise. Parce que je ne savais pas comment réagir face à ce genre d'annonce. Cependant, je n'arrivais pas à comprendre comment quelqu'un pourrait infliger cela à une personne qu'il aime. Cela ressemblait à un acte de vengeance. Remarquez que lorsque l'on voit le personnage, il est difficile de se dire qu'il ait réellement pu être différent avant sa transformation. Avouons le, ceci expliquerait cela.
-Mais oui, je crois être le seul comme ça. Il n’existe aucun autre Incube ou Succube à ma connaissance, et sans trop m’avancer je pense que je pourrais aisément les reconnaître si d’aventures il y en avait.
Ca n'avait pas de sens. Quelle que soit cette personne, elle avait jugé bon de le transformer, peu importe ses motivations. Mais pourquoi personne d'autre ? Il était assez difficile à croire qu'une personne ayant un tel pouvoir n'ait pas eut la vanité de vouloir créer d'autres spécimens à son image. C'est pourtant ainsi que cela a toujours commencé...
-J’ai toujours été volage. A dire vrai, c’était plus dans ma nature qu’un mode de vie, et malgré toutes mes tentatives pour rester fidèle à mes promesses, j’ai fini par briser celle que j’avais faite à la seule femme qui valait tout l’or du monde à mes yeux. C’est comme ça que je suis devenu in Incube, ou peu importe le nom en fait. Elle m’a maudit à une vie de débauche, à blesser ou tuer sans le vouloir ceux qui cèderaient à leurs pulsions en ma présence ou qui tenteraient de m’aimer … Mais il y a pire encore : chaque fois que j’ai essayé de mettre fin à mes jours, je suis entré dans une espèce de frénésie, qui pour le coup drainait l’énergie de n’importe quel passant venu jusqu’à ce que mort s’en suive, sans que je ne puisse rien faire, si ce n’est regretter par la suite d’être encore en vie.
Je commençais à comprendre le but de la manoeuvre. Parce qu'il l'a blessé, elle a décidé de se venger, de la seule et de la pire façon dont elle pouvait le faire. En un sens, je devais admettre que c'était ingénieux, et à sa place, j'aurais probablement fais la même chose. Cela expliquerait aussi le fait qu'il n'en n'existe aucun autre. Certes, des millions d'hommes et femmes mériteraient sans doute le même châtiment, mais rien n'est pire pour un être humain que se retrouver totalement seul, sur tous les plans. Ne pas pouvoir aimer ou se faire aimer, n'avoir personne à qui se confier, personne qui puisse réellement l'aider, devoir regarder des gens mourir par sa faute... devoir les tuer pour pouvoir survivre. Elle avait bien joué, il faut le reconnaître. Mais au détriment de combien d'innocents ?
Et là, à voir Damian si... vulnérable en un sens, me faisait réellement compatir pour lui. Ce n'était pas dans sa posture que je le voyais vulnérable, c'était dans ses paroles. Il a de la chance. Une autre que moi s'en serait sans doute déjà servie à ses dépends.
-Vous allez trouver ça idiot, mais vous croyez que tout le monde a le droit au pardon ou au salut ? Ou qu’alors, parfois, certains méritent vraiment de pourrir éternellement sur cette foutue terre ? Je ne suis pas un homme de foi, mais après plus de deux siècles et demi, je commence à perdre patience pour ma part …
-Un peu des deux. Tout dépend de la personne. Certaines sont dépourvu de tout sentiment un tant soit peu humain, ou n'en ressentent que pour eux même. Ils font impunément le mal autour d'eux, s'en réjouissent, c'est comme une drogue pour eux. Ceux là... oui, il méritent de pourrir éternellement sur terre, condamnés à voir le monde empirer de siècle en siècle, condamné à voir disparaître tous ses repères avec le temps, condamné à devoir constamment bouger pour ne pas éveiller les soupçons. Mais ce n'est pas cela votre véritable question, n'est-ce pas Damian ? La véritable question, c'est est-ce que vous méritez ce que vous vivez, ou est-ce que la punition n'est pas à la mesure du crime ?
Je n'avais pas cherché à me montrer désagréable, ou à faire ma petite leçon de morale. J'avais simplement suivit le déroulement de ma pensée, comprenant au fur et à mesure. Je le regardais, et ajoutais doucement.
-Tout le monde commet des erreurs. Tout le monde commet des actes qu'il regrettera plus ou moins toute sa vie. Tout le monde a ses petits démons. Je ne cautionne pas ce que vous avez fait, encore moins si elle était réellement la femme de votre vie. Mais ce que je sais, c'est que vous avez l'air de sincèrement vous en repentir. Et quelqu'un capable d'éprouver ce genre de sentiment devrait avoir droit à une seconde chance. Vous pourriez faire mieux... Vous pouvez faire mieux.
Peut-être cette femme était-elle encore vivante, peut-être pas. Mais que ce soit envers elle ou pour lui même, Damian pouvait changer. Il pouvait prendre le dessus sur ce qu'il était devenu, s'il le voulait. Il avait passé deux siècles ( attendez deux siècles ?! Wahou... ) à comprendre qui il était, peut-être à rechercher cette espèce de sorcière qui l'avait maudit, et je le soupçonne de s'être laissé porté par les choses, finissant par passer au dessus de ses émotions et se dire qu'il pouvait bien tuer si ça signifiait éviter de souffrir davantage. Mais qu'est-ce qui l'empêchait de redonner un sens à sa vie ? Qu'est-ce qui l'empêchait de prendre le dessus sur sa malédiction ? Plus facile à dire qu'à faire vous me direz, et c'est vrai, mais qui ne tente rien n'a rien... A lui de se battre pour ce qu'il veut vraiment.
-Et vous, comment en êtes-vous arrivée à vous faire bouffer par un de ces loups ? Et comment vous gérez vos relations avec ces meutes si vous êtes indépendante ? Ils doivent essayer de vous asservir ou vous faire la peau à chaque fois, non ? Et ces chasseurs, y’en a beaucoup ou ils se font décimer à force de se croire plus forts que des créatures qu’ils ne peuvent même pas comprendre ?
Voilà qui me donnait matière à répondre... il avait été franc avec moi, beaucoup plus que ce que je lui avais demandé ou ce que j'aurais pu espérer, peut-être pouvais-je faire de même. Au pire, cela me permettra de prouver que parler ne change rien, ce qui est fait est fait et cette pitoyable excuse du " ça fait du bien de parler " n'est employée que par de sombre crétins désireux de connaître les pires secrets de l'autre.
-Cela faisait déjà deux à trois ans que j'avais pris l'habitude de sortir chaque nuit. Et pas dans le sens que vous imaginez, ajoutais-je avec un regard accusateur. Je me sentais chez moi dans la forêt. Comme si... enfin j'étais à ma place. Autre part que sur une scène je veux dire. Le fait est que je me suis trouvée au mauvais endroit au mauvais moment et que je cherche encore l'imbécile heureux qui m'a fait ça. Le jour où je le trouverais, je ne sais pas si je le remercierai ou si je le défierai de me combattre. Peut-être les deux...
C'était difficile à comprendre. Beaucoup trop paradoxal. Dans un sens, j'étais reconnaissante à cette personne de m'avoir rendue plus forte, plus rapide, avec des sens plus affûtés et un moyen parfait pour terroriser les petits merdeux humains qui se prennent pour des caïds. D'un autre côté, cette fameuse idée de La morsure est un cadeau sonnait faux pour moi. Vous trouvez que c'est un cadeau vous, de manquer de se transformer à chaque émotion un peu trop forte ? Vous savez ce que c'est que de vouloir déchiqueter le moindre innocent qui passe lors d'une pleine lune ? Vous savez ce que c'est d'être un loup, tout simplement ? Croyez moi. Ca n'a rien d'un cadeau.
-Pour ce qui est des meutes, elles sont déjà bien remplies...
Exception faite de William, qui lui n'avait toujours personne dans sa meute. Mais n'ergotons pas.
-...en conséquence de quoi je suis tranquille à ce niveau. Bien sûr il est toujours intéressant pour un Alpha de recruter de nouveaux membres, mais tant qu'il n'en n'a pas le besoin, il n'ira pas en chercher de lui même. Cela ferait tout au plus un poids inutile. Par contre effectivement, si je tente de me montrer supérieur à un Alpha, je prend un risque que je peux payer de ma vie. Dans la mesure où j'y tiens pas vraiment, ça m'a jamais empêché de leur dire ma façon de penser... et je suis toujours là !
C'était d'ailleurs ce qui m'énervait le plus. Cette incapacité que j'avais à dominer un Alpha... même un Bêta était complexe à dominer, de par le fait qu'il soit lié à une meute. C'est bien pour cela que dès que j'en avais l'occasion, je tentais de combattre cet " instinct " qui nous pousse à se soumettre constamment au cri d'un Alpha. Je ne supporte pas d'être tenue en laisse. Encore moins par quelqu'un qui n'est même pas censé le faire.
-Enfin pour les chasseurs... Il y a la famille Argent, au complet, qui apparemment nous traquent depuis plusieurs générations. A côté, on trouve des chasseurs.. disons indépendants. En général ceux là, ils sont poussé par une motivation subite ; la mort d'un proche, une attaque subie personnellement... Ce genre de chose. D'autres ont juste croisé certains des notre et décrété que nous étions des monstres ne méritant pas de vivre.
Je pensais à ma tante, qui était chasseuse elle aussi. Ma tante qui m'avait toujours protégée mais qui, pourtant, me regardait toujours avec dégoût. Ma tante qui m'avait si souvent fait comprendre qu'elle n'hésiterait pas à me tuer si je lui en donnais l'occasion.
-Ils pensent qu'une fois transformés, nous ne sommes plus des êtres humains, simplement des animaux féroces, assoiffés de sang et violence. Des abominations qu'ils se doivent d'exterminer de ce monde.
Il y avait sans doute une part de vrai là dedans, mais ce que je sais, c'est que nombre d'entre nous sont mille fois plus humains qu'ils ne le seront jamais.
-Mais détrompez vous. Ils sont puissant. Parfois même plus que nous. Des flèches, des balles en argent, des balles en aconite tue-loup... tout y passe. Alors certes, certains peuvent être facile à tuer, les moins bien entraînés, moins bien approvisionnés. Mais prenez un membre des Argent par exemple. Mieux, prenons le grand père Argent. Un véritable sadique. Tortionnaire. Lui prenait plaisir à nous couper en deux. Les pièges installés dans la forêt leur permettait de nous suspendre à une branche, et lui se faisait un plaisir de nous sectionner en deux avec son sabre, épée, peu importe. Enfin, vous voyez un peu le tableau.
Sortant de mes pensées, je relançais le jeu. C'est bon, j'avais bien parlé, peut-être même un petit peu trop, à son tour ! Reprenant un ton plus léger je lançais.
-Alors comme ça, ça fait deux siècles que vous êtes un Incube ? Mais il n'y a rien, aucun remède pour vous défaire de ça ? Une plante... un autre sortilège... si tenté que ça en soit un à la base.
Là encore cela n'avait aucun sens. Cette femme ne pouvait pas être un Succube à la base, sinon elle l'aurait tué. Mais elle ne pouvait pas être une simple humaine, ça semblait inconcevable. Une simple mortelle n'aurait jamais pu créer un Incube, ou qu'importe ce qu'il est. Pourtant, le mot sorcière semblait trop fort pour la décrire, et par ailleurs, je n'ai jamais entendu dire que ça existait ! ...Bon remarquez, moi non plus je suis pas censée exister.
-Et je peux savoir pourquoi un homme qui a passé des années en médecine fini comme simple prof et comment vous avez pu choisir Beacon Hills quand des villes plus prestigieuses vous tendent les bras ?! Franchement, même moi je rêve de quitter ce trou perdu !
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Sam 14 Juin - 23:35
En guise de réponse quasiment rhétorique que Phoebe venait de lui poser, Damian se contenta d’esquisser un sourire tout en regardant son verre. Qui ne dit rien consent, et jamais cet adage n’avait été aussi vrai. Il n’en menait pas large à vrai dire, et petit à petit il commençait vraiment à apprécier sa compagnie. Bon, il faudrait mettre de côté quelques traits de caractère qui la rendaient insupportable, mais une fois partis dans une discussion, elle s’avérait être très perspicace sans pour autant en être prise d’accès de supériorité simplement intolérables. Préférant garder le silence après ses mots sur la seconde chance, cette fois il n’en pensait pas autant. Il avait essayé bien des fois de faire mieux, il avait même réussi à quelques reprises, et pourtant le monde l’avait tellement dégoûté, tout comme l’absence de résultats probants, qu’il avait rechuté encore plus durement.

Certes, il avait sauté du coq à l’âne, changé de sujet et fui ce qui le contraignait, mais quelque part, les mots de la demoiselle le hantaient déjà. Elle avait raison sur toute la ligne, et bien qu’il était un connard fini, qu’est-ce qui l’empêchait de devenir quelqu’un de meilleur ? La réponse tenait en un mot – Elle – mais il garda ce raisonnement pour lui. La demoiselle n’avait pas conscience de tout ce qu’une femme était pleinement capable, et il doutait même que, malgré sa démonstration de force, elle n’avait jamais commis ne serait-ce qu’un dixième des horreurs que sa belle lui avait infligé.

« Alors il suffit vraiment d’une seule morsure ? Après, tout dépend si vous considérez cela comme un cadeau ou une malédiction je dirais … » En cet instant, il avait décidé de considérer le côté maudit de la chose, ce qui lui donnait l’impression de ne plus être la seule personne piégée dans une drôle de condition dans les parages. Elle non plus n’avait pas demandé ça, ne le méritait sûrement pas, et n’avait apparemment aucun moyen de s’en défaire. De plus, la vie ne semblait pas forcément aisée entre, les meutes et les chasseurs, ce qui surprit d’ailleurs l’Incube, habitué à la solitude. Surpris par le peu d’intérêt que la demoiselle accordait à sa propre existence, Damian esquissa un nouveau sourire, en aucun cas moqueur, presque compréhensif en fait. Ben qu’ils étaient radicalement différents et opposés, il voyait en elle bien des points en commun avec sa personne, qui même s’ils pouvaient paraître quasiment normaux dans une situation si peu commune, ne les empêchait pas de se comprendre de mieux en mieux.

La suite du cours fut plutôt instructive, et ainsi l’Incube prit vite la résolution de porter régulièrement une arme sur lui. Parce que lui n’était pas un loup doté d’armes naturelles qui poussaient à la demande, et que de toutes façons ce n’était plus le moyen âge ni l’heure des duels de gentilshommes d’il y avait deux siècles ! S’il fallait annihiler une menace, autant éviter de faire durer le plaisir et risquer de se mettre inutilement en danger, comme toute à l’heure en fait. « Est-ce qu’ils se rendent seulement compte, qu’à penser de la sorte, ils deviennent eux-mêmes des monstres pires que ceux qu’ils pensent chasser ? » Il avait effectivement sous-estimé ces chasseurs, mais quoi qu’elle en dise, ils restaient humains et donc particulièrement prévisibles. Certains agissaient parce qu’ils avaient été élevés de la sorte, c’étaient leurs valeurs en quelques sortes, tandis que d’autres étaient simplement menés à ces activités par des pulsions subites et ravageuses. Dans tous les cas, cela lui donnait en un sens une longueur d’avance, pour mieux les détruire s’ils venaient à s’intéresser à son cas un peu plus tard. Car oui, Damian comptait bien rester dans les parages, peu importe les dangers qui y résidaient. En fait, c’était peut être même la simple idée d’être réellement en danger qui le motivait autant, après tout s’il perdait face à eux, il gagnerait toujours au change puisqu’il parviendrait enfin à mourir.

Amusé par les dernières questions de la demoiselle, l’Incube répondit, le moral un peu plus haut que précédemment « Ouais, et j’peux vous dire qu’au final, c’est vraiment terrible de vivre aussi longtemps. J’ai tout essayé, vraiment. Les plantes, la médecine, la chimie, même l’esprit puisque j’ai tenté à plusieurs reprises de changer radicalement, et même réussi en fait. Mais il n’y a aucun résultat probant, toujours plus de mal que de bien à l’arrivée, et plus de victimes, mortes ou non, en guise de dommages collatéraux. Je suppose que la seule personne à pouvoir défaire ce mal est la même que celle qui me l’a infligé, mais depuis le temps et même si je doute qu’elle soit encore en vie, je ne suis pas certain que je pourrai la supplier d’exaucer mon vœu. Ce n’est pas là de la fierté, mais plus le fait d’ignorer comment je pourrais bien réagir si je la croisais de nouveau. »

Il y avait réfléchi pendant un temps, à ses débuts en tant que créature inhumaine en particulier. Quelque part, il l’aimait encore, mais il la détestait tant de lui avoir fait ça, de l’avoir condamné à vivre aussi longtemps et à tellement de souffrances, que parfois il souhaitait qu’elle soit encore en vie, pour le simple plaisir de la tuer à petit feu et dans la douleur, de ses propres mains. Même si cela pouvait paraître horrible ou désespéré, il y avait une chose qu’il n’avait pas confié à la demoiselle, pour qu’elle ne le prenne pour plus fou ou pitoyable qu’il ne l’était, car il ne l’aurait pas supporté. Être hanté par toutes les personnes que l’on avait tué, sans la moindre possibilité d’y échapper, c’était là l’apothéose de sa malédiction, la cerise sur le gâteau, le petit détail qui faisait que la création de la demoiselle était en réalité une œuvre de par sa complexité. Et surtout, cela prouvait à quelle point elle était une sadique irrécupérable, impardonnable et surtout incapable de pardonner autrui vu la rancœur qu’elle avait eu contre lui.

« J’ai passé des années à voyager, à fuir parfois, et même si le monde est magnifique, il reste toujours aussi fade, comme s’il y manquait quelque chose. Pour tout avouer, je ne sais même plus comment j’ai entendu parler de cette ville, mais lorsque l’idée m’est venue d’y faire un tour, j’ai eu comme un déclic. Peut-être pourrais-je essayer de démarrer une nouvelle vie, sans la moindre contrainte, tenter d’être moi-même, ne pas aller à l’encontre de ma nature et ainsi ne pas causer trop de dommages irréversibles autour de moi … Mais il semble que je ne sois pas le seul à avoir eu l’idée, ou que j’arrive un peu tard ! D’autres villes sont certes magnifiques, mais elles sont tellement grandes que l’on s’y perd soi-même. »

Il termina tranquillement son second verre, puis proposa, bien motivé « Et au lieu de fuir, pourquoi ne pas faire plutôt dégager ceux qui vous empêchent de vivre selon vos envies ? Réduire ces chasseurs à l’état de proies, montrer aux Alphas que ce n’est pas parce qu’ils ont quelques sbires à leur botte qu’ils doivent se croire maîtres du monde … Pourquoi ne pas simplement être vous-même, sans la moindre retenue ? » Il esquissa de nouveau un sourire. Elle comprendrait sûrement où il voulait en venir, faire sa vie, sans se soucier des autres ou en éliminant tout simplement ceux qui tenteraient de lui pourrir la vie … Enfin presque tous, sinon cela impliquait que lui aussi serait sur cette foutue liste !
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Dim 15 Juin - 1:00

damian ҩ phoebe


« Now life has killed the dream. I dreamed... »
Visiblement intéressé par la question des loups, Damian semblait avoir toujours besoin d'en apprendre plus, ce qui était assez marrant dans le fond. Je n'étais pas accoutumée à devoir expliquer tout cela à quelqu'un, pour la simple et bonne raison que soit je parle à des humains qui ne connaissent rien de tout ça, soit je côtoie d'autres loups, qui n'ont rien à apprendre de plus. Et je dois avouer que c'était sympa d'en parler comme ça à quelqu'un qui, même sans rien connaître de mon espèce, est à même de comprendre.
-Alors il suffit vraiment d’une seule morsure ? Après, tout dépend si vous considérez cela comme un cadeau ou une malédiction je dirais …
-Certaines personnes naissent loup, d'autres le deviennent, par la morsure. Cependant, lorsqu'un Alpha mord un humain, il ne peut jamais être radicalement sûr que la transformation marchera, parfois le corps la rejette. Je ne sais pas pourquoi...
Je haussais les épaules, comme pour dire que ça n'avait aucune importance. Cela doit sans doute dépendre de la capacité de résistance de la personne, ou quelque chose comme ça. J'avais enfin expliqué qui étaient les chasseurs, appuyant sur le fait qu'ils étaient parfois bien plus dangereux que nous, parce que trop bien équipés et souvent bien trop formé dans l'art de nous tuer.
-Est-ce qu’ils se rendent seulement compte, qu’à penser de la sorte, ils deviennent eux-mêmes des monstres pires que ceux qu’ils pensent chasser ?
Je secouais la tête. La question n'est pas qui est le plus monstrueux des deux. Ce n'est pas si simple. Du moins, je ne l'ai jamais ressentis de cette façon.
-Ils tuent parce que c'est ce qui leur semble être juste. Ils exterminent ceux qu'ils jugent être le mal absolu, ceux qui semblent constituer une menace pour eux. A ce niveau, je ne peux pas vraiment les blâmer...
...puisque je ne fais pas mieux. Si je tue quelqu'un, c'est parce que c'est ce qui me semble être le plus juste. Il en va de même pour eux.
-Ce qui les poussent le plus souvent à vouer leur vie à la chasse des loups, c'est lorsque l'un de nous a tué, accidentellement ou non, un être qui leur était cher. Parfois ils s'emploient à développer cette haine au fil des générations, faisant l'équivalent d'un lavage de cerveau à leur descendants, d'autres comprennent que cette vie n'est pas la meilleure au monde et même s'ils mettent un point d'honneur à nous traquer jusqu'à la mort, il ne tenteront pas de " convertir " leur progéniture. Mais dans tous les cas, le résultat est le même : ils ne se considèrent pas comme les monstres parce qu'ils trouveront toujours de bonnes explications pour faire accepter leurs actions.
Et oui, c'était assez compliqué comme affaire. Mais une fois en possession de toutes les informations... ou tout du moins, de la bonne majorité d'entre elle, tout était plus facile. Cela restait certes un système merdique, mais pour s'y retrouver, c'était plus facile !
C'était à mon tour d'essayer d'en savoir plus, ce que je m'empressais de faire. Je n'aimais pas spécialement parler de moi, même si aujourd'hui, je semblais me confier assez facilement. Heureusement, j'avais la possibilité de m'échapper de temps à autre, j'étais honnête avec lui, alors à lui de l'être aussi !
-Ouais, et j’peux vous dire qu’au final, c’est vraiment terrible de vivre aussi longtemps. J’ai tout essayé, vraiment. Les plantes, la médecine, la chimie, même l’esprit puisque j’ai tenté à plusieurs reprises de changer radicalement, et même réussi en fait. Mais il n’y a aucun résultat probant, toujours plus de mal que de bien à l’arrivée, et plus de victimes, mortes ou non, en guise de dommages collatéraux. Je suppose que la seule personne à pouvoir défaire ce mal est la même que celle qui me l’a infligé, mais depuis le temps et même si je doute qu’elle soit encore en vie, je ne suis pas certain que je pourrai la supplier d’exaucer mon vœu. Ce n’est pas là de la fierté, mais plus le fait d’ignorer comment je pourrais bien réagir si je la croisais de nouveau.
Etrangement, j'avais envie de l'aider. Il avait tout de même fait de son mieux, et ce pour se prendre une gifle monumentale à chaque tentative, pas étonnant qu'il soit aussi tête à claque... ! Sans compter que le fait qu'il puisse vivre éternellement était effectivement l'une des pires choses qu'on puisse infliger à quelqu'un, car si la plupart a la sottise de penser que l'immortalité est une chose incroyable, je crois qu'il leur faudrait se retrouver dans ce genre de situation pour comprendre pleinement que la vie est le seul véritable Enfer dans lequel nous puissions être envoyé, et que seule la mort pourrait constituer une véritable chance. Une idée me vint alors, complètement folle, totalement risquée, mais qui pourrait éventuellement marcher...
-Qu'adviendrait-il si... un Alpha, loup ou coyote, vous mordait ?
Je ne savais pas trop si il verrait où je voulais en venir, mais... parfois, la seule façon d'échapper à une malédiction, c'était d'en subir une autre. Sachant que les risques qu'il devienne une créature mi Incube-mi garou étaient techniquement impossible, il restait à espérer que la morsure ne le tuerait pas... sauf si c'était ce qu'il voulait vraiment.
-J’ai passé des années à voyager, à fuir parfois, et même si le monde est magnifique, il reste toujours aussi fade, comme s’il y manquait quelque chose. Pour tout avouer, je ne sais même plus comment j’ai entendu parler de cette ville, mais lorsque l’idée m’est venue d’y faire un tour, j’ai eu comme un déclic. Peut-être pourrais-je essayer de démarrer une nouvelle vie, sans la moindre contrainte, tenter d’être moi-même, ne pas aller à l’encontre de ma nature et ainsi ne pas causer trop de dommages irréversibles autour de moi … Mais il semble que je ne sois pas le seul à avoir eu l’idée, ou que j’arrive un peu tard ! D’autres villes sont certes magnifiques, mais elles sont tellement grandes que l’on s’y perd soi-même.
-Il n'est jamais trop tard. Vous pouvez recommencer une nouvelle vie, et apprendre à ne pas répéter vos erreurs. Les actes commis dans votre passé vous permettent déjà de savoir ce qu'il ne faut pas faire, et à partir de là... rien ne vous empêche de vivre une vie meilleure. Tout problème possède obligatoirement une solution. De la même manière, toute malédiction possède au moins une faille. Voilà ce qu'il faut. Trouver la faille pour vivre enfin de la manière que vous voulez.
Cela faisait vraiment bizarre en un sens, d'avoir une conversation pour ainsi dire normal quand, il y a moins d'une heure, nous n'aurions pas hésité à nous étriper mutuellement. Et à vrai dire, je ne savais plus trop quoi penser de tout cela. Tout était plus simple dès l'instant où je m'étais dis qu'il serait un moustique de plus à écraser, cela l'était beaucoup moins maintenant que je ne sais plus sur quel pied danser...
-Et au lieu de fuir, pourquoi ne pas faire plutôt dégager ceux qui vous empêchent de vivre selon vos envies ? Réduire ces chasseurs à l’état de proies, montrer aux Alphas que ce n’est pas parce qu’ils ont quelques sbires à leur botte qu’ils doivent se croire maîtres du monde … Pourquoi ne pas simplement être vous-même, sans la moindre retenue ?
-Je ne fuis pas ! m'insurgeais-je quasiment du tact au tact. Pourtant, ce n'était pas le moment de m'énerver de nouveau, cela reviendrait à faire un pas en avant pour trois en arrière, et lui ne comprendrait sans doute pas ma réaction. Alors, ne cherchant pas plus loin que le bout de son nez, il se ferait un plaisir de relancer les hostilités et le tout se terminera par une nuit guère plus calme que la soirée à se lancer des piques et sans doute à se combattre. Que ça vaille le coup ou non, je préférais éviter dans l'immédiat.
-Ce n'est pas si simple. Déjà, je ne pourrai jamais être moi même dans cette ville. Ce n'est pas ici qu'est ma place. Et ensuite... traquer les chasseurs de la même façon qu'ils nous traquent serait s'abaisser à leur niveau. Je sais que je ne suis pas du genre à jouer honnêtement, mais je préfère encore mes méthodes que les leurs. Quant aux Alphas... croyez moi, j'adorerais être celle qui peut jouer à la plus forte, celle qui ne se soumettra pas obligatoirement. Mais ce n'est pas... réellement de mon ressort. Enfin... si, probablement, mais je n'y suis encore jamais parvenu. L'instinct est beaucoup plus fort que la raison à ce niveau. Comme si ni la volonté ni la détermination ne pouvaient suffire.
Cela pouvait sembler stupide, ou même inconcevable, et pourtant c'était la vérité. Mais parce que je suis têtue, parce que je sais ce que je veux, non, je ne cesserai pas d'essayer tant que je n'y serai pas parvenue. Vous imaginez ? Un Alpha battu par une vulgaire Oméga ? Cela semblait trop beau pour devenir vrai un jour...
-Et de toute manière, je ne pense pas que l'on puisse réellement être totalement soit même. Cela signifierait de rien cacher à quiconque, or sans secret, sans retenue... nous ne devenons qu'une misérable proie.
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Mar 1 Juil - 23:04
Fatigué. Damian commençait à se sentir partir, signe qu’il devait se reposer au moins quelques heures. Bien qu’il était vraiment intéressé par ce que lui confiait Phoebe, il n’en pouvait sincèrement plus. Il avait passé une journée horrible, du faire face à des gamins pires que le démon qu’il pensait lui-même être parfois et par la suite à une folle furieuse qui était devenue une pote de massacre. Une journée normale dans un monde normal, enfin presque ! Il avait quand même drainé quelqu’un devant ses potes qu’il avait par la suite fait cramé après leur avoir logé quelques balles – goûtez de votre propre médecine, ça ne vous fera jamais plus de mal que de savoir à quel point elle peut être bénéfique … ou pas – sans compter qu’il avait aussi fait don de son énergie à une parfaite inconnue en sus de se confier bien plus que de raison.

Bref, il était claqué, n’était même plus en état de réfléchir et partait dans des extrêmes dès que la demoiselle lui disait quoi que ce soit. En gros, s’il ne la congédiait pas gentiment d’ici quelques minutes, elle risquerait sérieusement de coucher sur le canapé tandis qu’il prendrait celui d’en face, incapable de faire le trajet jusqu’à son propre lit !

Toutefois, il ne pu s’empêcher de lâcher un drôle de rire quand elle lui proposa de se faire mordre. Elle n’était tout de même pas sérieuse, si ? « Quitte à échanger une malédiction contre une autre, je pense rester avec la mienne, je commence à plutôt bien la gérer ! » Et puis bon, devenir une cible mouvante pour psychopathes névrosés prenant les personnes trop différentes pour le malin, très peu pour lui ! Non, il avait déjà une idée bien plus salace derrière la tête, le genre de trucs qui aurait sûrement fait hoqueter la demoiselle de surprise ou de dégoût, mais qu’il avait eu le bon sens de ne point lui révéler. Elle avait raison sur un point : il était mieux pour lui d’être lui-même. Mais considérer ceci impliquait aussi quelques conséquences, et surtout de nombreux dommages collatéraux. Oh, pas forcément de grosses pertes, mais quelques dizaines de mots quand même, grand minimum !

« Je ne voulais pas vous énerver avec ça, je pense simplement que nous n’avons pas le même point de vue sur la situation. Je suis nouveau en ville après tout, j’ai encore beaucoup à apprendre … » Oui, il se serait sûrement fait vomir à dire ça, avec tant de calme, de tact et surtout l’impression qu’il y croyait vraiment … Merci la fatigue qui ne le faisait pas trop réfléchir à ses propres mots ! Mais elle avait sûrement besoin de ça, et il avait réellement besoin de la faire dégager de là « Ce que je voulais dire, c’était que vous n’avez pas à vous laisser marcher dessus et vivre dans la crainte. Comme vous l’avez dit, certains se considèrent comme dotés d’un don, d’autres comme maudits. La seule différence, c’est de savoir si on se laisse ou non dicter sa conduite par autrui. Je ne doute pas que vous ayez votre caractère, mais entre s’affirmer en se laissant vivre et prendre les décisions qui s’imposent en plus d’en assumer les conséquences, je considère tout de même cela comme différent. »

Il se leva difficilement, cacha du mieux qu’il pu son manque d’équilibre – même s’il se serait sûrement pété la gueule si elle l’avait poussé de sa place – et se dirigea vers la porte en lançant, bien plus courtois qu’il ne l’avait jamais été « Par contre, je suis désolé de vous congédier de la sorte, mais je suis vraiment en train de tomber de fatigue. Peut être n’aurais-je pas du abuser de l’alcool, ou jouer autant avec les énergies, mais je pense que vous comme moi avons grand besoin de repos. » Surtout lui en fait. Et puis, comme elle avait dit ne pas habiter loin, au moins elle ne risquait plus grand-chose, puisque les seuls témoins étaient morts.

« Même si nos débuts ont été chaotiques, je suis vraiment content d’avoir fait votre connaissance, Phoebe. » Il le pensait vraiment, et parvint même à lâcher un petit sourire, sincère celui-ci. « Rentez bien. »
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