Louise Lachlan, the little witch

Louise Joly Lachlan  

«  Who dares wins »

L'adolescence m'a totalement changée et m'a forgé une carapace.
Je suis aujourd'hui le genre de personne déterminée et bornée, prête à tout. Je suis sarcastique et impulsive, je démarre au quart de tour et ne réfléchis pas avant de parler, ce qui m'apporte beaucoup d'ennuis. Le sentiment de solitude ne me détruit pas ; je suis une solitaire ; j'agis seule, je ne demande jamais d'aide à personne. Plus que l'aspect solitaire, je pense que c'est aussi une question fierté sans doute lié au fait que ma mère n'a jamais demandé d'aide pour m'élever. Elle l'a toujours fait seule.
Mais mon enfance n'a pas complètement été effacée par l'adolescence et pas "le manque d'une figure paternelle". En réalité, au fond de moi, je reste douce et fragile.
Je suis curieuse et maladroite.
En fait, je pense que je suis surtout perdue. Je ne sais pas qui je suis réellement.



Je suis née à Holdbrook, dans le Massachusetts il y a 18 ans. A cette époque, ma mère était déjà seule. Une jeune femme seule tout juste débarquée de France, un bébé dans le ventre partie aux Etats Unis pour le travail.

Ma mère m'éleva seule. J'aurais pu dire "élevée comme tous les enfants du XXIème siècle" mais se serait mentir. J'ai été élevée dans la sorcellerie. Même si ma mère avait quitté sa famille en partant aux Etats-Unis, mais elle n'oublia pas de m'élever dans la tradition de la famille Joly. Une famille de bons sorciers ; de puissants sorciers. L'histoire, la théorie, la pratique de la magie, tout y passait.

Tout en m'enseignant la magie et mon arbre généalogique maternel, ma mère m'appris français pour que je le parle couramment et m'inculquait l'histoire française. "Il ne faut jamais oublier ses origines."
Elle m'avait tout expliquer. Dès que mon don de télékinésie se manifesta, ma mère m'enseigna comment le contrôler.
Avant même d'apprendre l'algèbre je savais que, quand je serais plus grande, je devrais rejoindre un cercle d'êtres bénéfiques afin de préserver l'équilibre de la nature.

Je connais tout ce qu'il y a à savoir sur ma mère et sa famille française mais, même encore aujourd'hui, je ne sais toujours rien -ou du moins, pas grand chose- sur mon père. Ma mère a toujours refusé d'en parler. "Une erreur de jeunesse" d'après elle.
Les questions sur mon père apparurent vers mes huit ans. Je me souviens encore qu'à l'école, nous nous avions demander de retracer nos arbres généalogiques. Pas besoin d'un dessin pour comprendre que mon arbre ne ressemblait pas aux autres. Tous les autres élèves avaient deux branches partant d'eux et moi, seulement une.

Cette ignorance assombris mon adolescence. J'en voulais à ma mère de ne rien vouloir me dire.
Comme l'ont souvent répété mes professeur "il manque à votre fille une figure d'autorité, une figure paternelle". Comme cette phrase le fait comprendre, personne n'avait d'autorité sur moi. Je faisais ce que je voulais quand je le voulais. J'utilisais la magie comme bon me semblais, sans pour entant tomber dans le mal. Je m'étais mise à fumer, à boire, à sortir tous les soirs sans prévenir ni donner de nouvelles à ma mère ; ce que font tous les ados "à problèmes". Je suppose que c'était mon côté sombre qui ressortait...

Mais quand on est ado, on ne se rend pas compte que tout ce qu'on a peut s'écrouler d'un jour à l'autre.

Ma mère mourut dans un stupide accident de voiture en juin. J'étais là. J'aurais sans doute pu la sauver, la magie aurait pu la sauver mais elle avait refuser. "Tu ne dois pas altérer l'équilibre ma chérie" J'ai vu ma mère mourir sous mes yeux à cause d'un stupide accident de voiture.
Cet étrange a quel point, même aujourd’hui, chaque détail de ce moment reste gravé dans ma mémoire. Je me souviens encore pleurer et hurler aux secours de me laisser l'aider.

Je passais ensuite quelques jours à l'hôpital, le temps de faire tout un tas de stupides examens médicaux pour voir si tout allait bien. Et d'après eux, j'avais eu de la chance. Tout allait bien. Mais ils avaient tord. Tout allait mal. J'avais perdue la seule personne que j'avais.

Les semaines suivantes furent les plus dures. Je ne faisais plus rien. Je ne sortais plus.

Un jour où j'étais montée au grenier pour ranger des affaires, je tombais sur une petite boîte à chaussure que je n'avais jamais vu auparavant. Aucune surprise quand je vous dis que j'y trouvais des photos de ma mère et d'un homme, mon père. Cet avec cet indice que je partis à sa recherche, avec cet indice que je remontais la pente.

Ce fut comme une claque quand je découvris qu'il était un sorcier déchu, en prison pour meurtre. D'un seul coup, tous les non de ma mère prenait sens. Mais cette découverte ne m'arrêta pas. Je me rendis dans cette prison.
Avant même que je ne lui dise, il me reconnu. La fille de son ancienne maîtresse. "Le visage de ta mère."

J'eu tout de même beaucoup de mal à encaisser le choc. Mon père était un sorcier déchu, ayant tué une femme enceinte et probablement sa propre femme et ma mère n'avait été rien d'autre qu'une aventure extraconjugale. Mais je ne suis pas le genre de personne a se laisser abattre.
Après une seconde rencontre qui eu lieu deux semaines après la première, je décidais de prendre le nom de mon père -tout en gardant néanmoins celui de ma mère. Je n'avais pas à avoir honte. Il était seul responsable de ses actes. Et après tout, il était une partie de moi.

Tout ce que j'avais appris était remis en question. Etais-je vraiment une bonne sorcière ou tomberais-je dans le côté sombre comme mon père et comme ma mère avait faillit faire.

Je revins une troisième fois, une semaine plus tard. J'annonçais à mon père que je ne reviendrais plus. Je ne lui avais jamais demander de lier des liens père/fille comme dans toutes les familles, j'avais simplement voulu le rencontrer.
"Azraël et Esperanza" me dit-il alors que je m'apprêtais à quitter la salle. Sous mon air d'incompréhension il reprit ses paroles. "Ton frère et ta sœur"
Le gardien me raccompagna jusqu'à la sortie, je rentrais au motel miteux où je m'étais installées ses dernières semaines.



J'ai trouvé mon père. J'ai trouvé ce que je voulais depuis des années mais une partie de ma famille me reste inconnue. Lachlan avait deux autres enfants. Une fille et un garçon. Ma demie-soeur et mon demi-frère. Je veux les trouver. Je ne demande pas leur bénédiction ni leur affection, je veux juste savoir qui je suis.
Si mes recherches sont bonnes, ils sont à Beacon Hills, en Californie, une ville plutôt réputée dans le monde du surnaturel.




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